Le 27 février se tiendra le gala annuel de l’association Lemaan’ha. L’occasion de revenir avec les Rabbanim Dan et Moshé Assous, fondateurs de l’association, sur ce qu’elle fait au quotidien.
Une main tendue
Les professionnels de l’éducation en Israël dressent tous le même constat inquiétant: de plus en plus d’élèves sont en situation de difficultés scolaires. Et dans les milieux religieux, un autre facteur se rajoute, celui de la descente spirituelle des enfants. Les Rabbanim Dan et Moshé Assous, issus du monde francophone, ont décidé, il y a plus de 10 ans, que l’on ne pouvait pas abandonner notre jeunesse, car elle représente notre futur! Ils ont alors fondé Lemaan’ha qui aidait au départ, les jeunes entre 15 et 18 ans, à retrouver le droit chemin.
« Notre expérience sur le terrain nous a montré que les difficultés de ces jeunes peuvent être évitées ou amoindries, si nous les prenons en charge encore plus tôt », nous explique le Rav Dan Assous, »c’est pourquoi, il y a cinq ans, nous avons ouvert nos programmes aux enfants dès l’âge de 10 ans, afin de ne pas laisser les problèmes s’installer ».
Lemaan’ha est en contact avec plusieurs écoles de Jérusalem, appartenant quasiment toutes au secteur public religieux. « Je m’assois en début d’année avec le personnel pédagogique des écoles et j’écoute les besoins et les caractéristiques de chaque enfant qui a besoin d’aide. Souvent, le contexte familial est difficile (familles monoparentales, problèmes de Shalom Bait, alya, etc.). Les problèmes que rencontrent ces enfants et qui influent sur leur motivation à étudier et à suivre la voie de la religion, peuvent être d’ordre affectif, scolaire ou social ». Et ce phénomène touche autant les filles que les garçons.
En fonction de ce bilan, l’association Lemaanh’a va attribuer, avec l’accord des parents et en partenariat avec l’établissement scolaire, un tuteur à l’enfant. »Il s’agit d’avrehim ou de jeunes filles qui sont sélectionnés pour leur contact avec les adolescents, leur joie de vivre et leur capacité à instaurer une relation de confiance avec l’enfant ».
Le tuteur s’assoit une à deux fois par semaine avec l’enfant et étudie avec lui. »La relation avec le tuteur est fondamentale. L’enfant doit sentir que cet adulte l’estime, qu’il est 100% disponible pour lui et qu’il peut se confier à lui, ce qu’il ne se sent pas faire avec ses parents ou ses enseignants ».
Les tuteurs font des rapports réguliers aux coordinateurs de l’association, qui sont en contact tant avec les enseignants et les directeurs qu’avec les parents de chaque enfant. Et les résultats sont tangibles: des dizaines d’enfants ont retrouvé le goût d’étudier, de s’investir à l’école, en famille et dans la société.
Le focus sur les olim de France
Francophones, les fondateurs de Lemaan’ha sont particulièrement sensibles au sort des enfants olim. Et celui-ci n’est pas réjouissant: »Un très grand pourcentage de pères de famille olim ont gardé leur activité professionnelle en France et sont donc constamment entre deux avions. Les familles en question ressemblent, dans leur fonctionnement, à des familles monoparentales. Parallèlement, très souvent aussi le pouvoir d’achat diminue. A cela s’ajoute le choc des mentalités – les écoles ici ne fonctionnent pas comme celles de France – et les difficultés liées à la langue », nous décrit le Rav Moshé Assous. Lemaan’ha joue alors le rôle d’intermédiaire nécessaire entre les parents et l’enfant d’une part et l’établissement scolaire d’autre part.
»Nous proposons un véritable soutien scolaire à l’enfant et nous sommes l’interlocuteur des parents et du personnel pédagogique. Ainsi, l’enfant reprend de la confiance en lui, et devient plus visible aux yeux des enseignants. Nous désamorçons les incompréhensions qui peuvent surgir entre les parents et l’école, ce qui permet de bâtir des relations saines et meilleures pour tous, dans l’intérêt de l’enfant ».
Aujourd’hui, le public francophone est une cible prioritaire de l’association. L’objectif est de leur faire bénéficier de la réussite dont elle jouit depuis sa création. « Nous sommes parvenus à aider de nombreuses familles, grâce à D’, les relations que les enfants nouent avec leur tuteur sont solides et nous permettent aussi d’aider les foyers dans leurs difficultés du quotidien qui rejaillissent sur la scolarité de leurs enfants ».
L’éducation: construire notre avenir aujourd’hui
Afin d’augmenter la visibilité de l’association et de recueillir les budgets nécessaires pour aider toujours plus d’enfants, un gala se tiendra le mercredi 27/02 en présence du Rishon Letsion, Grand Rabbin de Jérusalem, le Rav Shlomo Amar mais aussi du Rav Moshé Haviv, du Rav Shimon Gobert et de Jérémie Berrebi. Tous viendront transmettre des messages essentiels sur l’éducation de nos enfants dans une époque qui ne facilite pas la tâche, déjà complexe.
»Si nous investissons, la réussite est à notre portée », concluent les Rabbanim Dan et Moshé Assous, »chaque enfant est une perle, le désespoir ne doit pas gagner. Si les difficultés sont prises à leurs débuts, il est encore plus facile de les résoudre ».

Pour aller plus loin:
Rav Dan Assous: 054-7877272
Inscriptions Gala:
Johanna: 058-5551828