Le pari était audacieux. Jouer seul sur scène un texte encore jamais mis en scène. Mais quel texte ! Écrit par Stephan Zweig en 1937, ‘Le Chandelier enterré’ part sur les traces de la Ménorah sacrée et propose d’en suivre les pérégrinations jusqu’à ce que celle-ci soit enfin cachée et protégée à jamais par Benjamin Marnefesch.
Sur scène, Steve Kalfa, comédien, metteur en scène, et professeur de théâtre endosse les habits d’un enfant, d’un groupe de vieillards, d’un empereur, d’un chambellan. Passant de l’un à l’autre, avec pour seul arme, le texte et son talent, il s’empare peu à peu du public pour l’emmener à la poursuite de l’objet sacré.
À la fin du spectacle, les gens ont les yeux rouges, certains parlent, d’autres ont besoin de se taire. Cette jeune femme se dira « hypnotisée », cet homme d’âge mur « profondément remué » par cette quête de la Ménorah transposée sur scène.
Parti pour une représentation, puis sur une tournée, des prolongations, le bouche à oreille fonctionnant comme jamais, Steve Kalfa est aujourd’hui réclamé pour plusieurs dates en France. L’effet Chandelier Enterré prend de plus en plus d’ampleur. Alors pourquoi ? Parce qu’au-delà de la quête de la Ménorah, c’est bien l’histoire de notre peuple que Steve Kalfa nous raconte.
« C’est uniquement, enfant, parce que nous nous sommes dévoués à l’Éternel, à l’Invisible, que nous avons résisté au temps parce que nous lui avons gardé notre foi qu’il nous est resté fidèle », explique le vieil Abtalion au jeune Benjamin de l’histoire. Parce qu’au-delà de la quête de la Ménorah, c’est la douleur de notre peuple que crie Steve Kalfa :
« Pourquoi Dieu nous traite-t-il avec tant de rigueur parmi les peuples, nous, justement nous, qui le servons mieux que les autres ? Pourquoi nous jette-t-il sous les pieds des autres peuples pour qu’ils nous piétinent, nous qui l’avons reconnu et glorifié les premiers dans son être insaisissable » ? Parce qu’au-delà de la quête de la Ménorah, c’est bien l’espoir de notre peuple que nous décrit Steve Kalfa :
« Il vit une calme et fertile contrée méridionale baignée par la mer, où les palmiers et les cèdres se balançaient sous la caresse de la brise ; la vigne et les blonds épis y mûrissaient, les brebis y paissaient et la gazelle la traversait de son pied agile. Ses habitants se livraient à de paisibles travaux. Des enfants passaient en chantant, et la nuit, les étoiles scintillaient dans la paix au-dessus des maisons endormies. Quel est ce pays ? Et ce peuple, est-ce le même qui tout à l’heure s’avançait dans les ténèbres ? A-t-il enfin trouvé le repos, est-il enfin chez lui » ?
Notre histoire, nos pérégrinations, notre espoir infaillible nourri par une foi inébranlable, c’est à chacun de nous, en tant qu’individu et en tant que nation, que Steve Kalfa s’adresse. Un voyage intime et collectif à la fois qui explique pourquoi cette pièce est devenue un phénomène artistique et identitaire à la fois.
Ambre Bendayan
Jérusalem 2 Mars – 20h00 Théâtre Khan 02 630 36 00
Tel-Aviv 6 Mars – 20h00 Suzanne Dellal 03 510 56 56
Eilat – 16 Mars – 20h00 – Beit Philip Morey – 052-2967696 ( [email protected] )
Ashdod – 27 Mars – 20h00 – Centre Monart – 052 654 98 77
Information générale : 054 421 15 03 – [email protected]