Tout a commencé par une passion commune pour le chant qui reliait quelques femmes. Cela se poursuit plus de dix ans plus tard sur les scènes de tout le pays.
La chorale Hallel (Leakat Hallel) des femmes du Shomron chante pour les femmes avec un professionnalisme et un plaisir communicatif. Dirigée par Merav Brenner, elle a acquis désormais une réputation qui ne surprend pas lorsque l’on écoute les deux premiers albums issus de cette rencontre entre des femmes, qui par-dessus tout, aiment chanter.
Le 11 mars prochain, répondant à l’invitation de LPH, elles seront aux côtés de la Rabbanite Yemima Mizrahi pour une soirée féminine à ne pas manquer.
D’ici là, nous vous proposons de découvrir qui sont ces femmes en noir, aux foulards colorés, qui enchantent leurs publics.
Chanter, toujours
Merav Brenner est ce que l’on peut appeler une professionnelle de la musique. Diplômée en musique de Bar Ilan, elle est professeur dans différents établissements du courant public religieux. Il y a quelques années, elle a sorti un disque, pour femmes. En effet, pour elle, son art ne peut être dissocié du respect de la hala’ha. C’est pourquoi avec l’aide de son mari, Rav enseignant en yeshiva et l’approbation du Rav de son yishouv Har Braha, le Rav Eliezer Melamed, elle décide de concilier son amour du chant et son attachement aux traditions. »Sortir un premier disque m’a pris beaucoup de temps. J’ai compris que l’on pouvait s’épanouir dans son art, tout en respectant la hala’ha. C’est possible et c’est le message que je veux transmettre à toutes celles qui ont cette passion pour le chant ».
»Il y a un peu plus de 10 ans, deux sœurs jumelles qui avaient fait leur alya du Brésil sont venues me trouver », se souvient Merav, »Sarah et Noémie habitaient Elon Moreh et surtout aimaient chanter ». Elles confient à Merav leur envie de créer une chorale de femmes. »Au départ, je pensais juste leur faire profiter de mon expérience pour les orienter, les conseiller. Finalement, ce projet m’a totalement séduite et je me suis retrouvée à fonder avec elle, cette chorale ».
Avec l’aide du conseil régional du Shomron, le groupe se constitue progressivement et officiellement. Il s’avère que beaucoup de femmes sont animées par cette envie de chanter, toujours chanter.
Merav nous avoue qu’elle n’a pas été si surprise de l’enthousiasme suscité par ce projet. Néanmoins, elle reconnait volontiers être toujours impressionnée face aux demandes incessantes de femmes qui souhaitent rejoindre la chorale. « Il ne se passe pas une représentation sans que de nombreuses femmes ne viennent me trouver pour me demander d’intégrer le groupe ».
Merav Brenner
Un chœur, des voix
Lorsque nous écoutons Merav nous raconter la Leakat Hallel, ce qui ressort est la volonté de sublimer chaque individualité du chœur pour parvenir à un ensemble harmonieux.
Chacune des 15 femmes qui composent la chorale possède son histoire, son passé, sa maison. Sur scène, elles sont toutes en noires coiffées d’un foulard d’une couleur différente tout comme elles se retrouvent sur la passion commune du chant, mais sont animés par une histoire propre. D’ailleurs, Merav et elles ont décidé de rendre leurs représentations plus intimes et personnelles en faisant partager au public l’histoire de ces femmes. »Nos spectacles sont aussi une conversation avec le public », nous décrit Merav, »Avec beaucoup de professionnalisme et de préparation, nous présentons un mélange savant de chants, de mouvements et de narration ».
Ainsi, le groupe Hallel est composé d’institutrices de maternelles, de professeurs, d’une graphiste, d’une secrétaire médicale ou encore de mères à plein temps. Autant de vies et d’emplois du temps que la chorale parvient à intégrer pour en faire un ensemble authentique et qui parle bien au-delà des mots des chansons.
Leur rapport au chant est aussi très personnel. Ainsi, cette ancienne de la chorale militaire de Tsahal, qui après son mariage a entamé un renforcement dans la religion. Elle a alors trouvé problématique de chanter devant des hommes et se demandait sans trop y croire comment remédier à cette envie irrépressible de chanter tout en respectant la hala’ha. Elle a, pendant 10 ans, réprimer ce désir, avec un pincement au cœur. Jusqu’à ce qu’elle croise la route de Merav et des femmes de la Leakat Hallel.
Une autre, formée au chant classique au conservatoire, estimait aussi, jusqu’à peu, qu’elle ne pourrait plus jamais exercer sa passion, tout en respectant son mode de vie observant.
En un mot, la Leakat Hallel est venue apporter une réponse artistique et spirituelle à ces femmes. »Ce qui nous unit », explique Merav, »c’est notre passion pour le chant, la musique, notre volonté de réjouir les femmes qui nous écoutent. Chaque répétition est un feu d’artifice, un moment de joie, de rires, de partage. Cela transparait dans notre musique ».
Le point commun entre toutes ces femmes est aussi leur lieu de résidence. Elles viennent toutes, à une exception près, du Shomron ou de la région du Binyamin. »Une seule d’entre nous vient de Haïfa, elle voyage chaque semaine pour être aux répétitions ». Et pour elles, il valait la peine de préciser dans le titre de leur groupe qu’elles sont des femmes du Shomron. Pourquoi? »Pour montrer que là aussi, au cœur du pays, dans des contrées parfois mal connues, il y a de la culture ».
Transmettre de la joie
C’est cette culture qu’elles revendiquent fièrement que les femmes de la Leakat Hallel transmettent avec joie à travers le pays. Elles se produisent du nord au sud devant des publics exclusivement féminins mais variés. »Nos chansons sont soit des compositions originales, soit des reprises connues que j’adapte à notre style. Notre dernier single qui figure dans notre 3e album en préparation, est par exemple, une reprise de »Modé Ani » d’Omer Adam », nous explique Merav. Le public, religieux ou pas, chante avec elles, s’oublie le temps d’un concert. »Cette joie que nous voulons donner rejaillit sur nos publics et sur nos familles », poursuit la directrice de la troupe, qui en profite pour souligner le soutien indispensable dont toutes ces femmes bénéficient de la part de leurs maris et familles.
Le 11 mars prochain, ce sera une première pour elles: elles se produiront devant un public composé à majorité de femmes francophones. « Nous sommes impatientes », lâche Merav, avec un enthousiasme non dissimulé. »Nous avons, en revanche, plusieurs fois chanté, lors de cours de la Rabbanite Yemima Mizrahi et le mélange est puissant! Elle vient pour renforcer et réjouir, c’est aussi ce que nous nous fixons comme but, chacune dans son style ».
Réservez votre soirée du Dim 11 mars: Cours exceptionnel de la Rabbanite Yemima Mizrahi avec la Leakat Hallel, Heikhal Shlomo, 58 Rehov King George, Jérusalem
Réservations: 02-6788720
Découvrez la Leakat Hallel sur YouTube להקת הלל עם מרב ברנר