Dans une lettre rédigée en septembre, le chef du Shabak, Ronen Bar, a écrit à ses collaborateurs: »Nous avons identifié une diffusion du kahanisme au sein des institutions chargées de l’application de la loi comme un phénomène dangereux dont la prévention fait partie de la mission du Shabak. Compte tenu de l’implication des sphères politiques, cela doit être fait avec intelligence et une extrême prudence ».
Les équipes de Bar ont été chargées de collecter secrètement des informations et de fournir plusieurs conclusions: »Il faut continuer à rassembler des preuves et des témoignages sur l’implication des responsables politiques dans l’action des forces de sécurité, en lien avec l’usage illégal de la force, et présenter des éléments concrets ».
Le Shabak a réagi à ces révélations en les confirmant: »Les mouvements Kach et Kahana Haï ont été déclarés »associations illégales » en 1994 et, depuis 2016, ils sont considérés comme des organisations terroristes. Leur activité a continué ensuite. Le Shabak a œuvré pour dévoiler et contrecarrer ces actions, conformément à sa mission définie par la loi. Dans ce cadre, et dès lors que des informations sont reçues à ce sujet, le service traite également les craintes d’infiltration de ces éléments dans les institutions de l’État, en particulier dans les organismes chargés de l’application de la loi ».
Pour le ministère de la Sécurité nationale, ces informations sont »un séisme ». »Il est maintenant encore plus clair pourquoi Ronen Bar ne peut rester une seule minute de plus à la tête du Shin Bet », écrit le ministère dans un communiqué. »Un chef des services secrets qui lance des enquêtes et collecte des informations contre des élus, en définissant dès le départ son objectif – « réunir des preuves et des témoignages sur l’implication du gouvernement » – représente une menace immédiate pour la démocratie et doit être évincé immédiatement de toutes ses fonctions. Il est impensable qu’un service de sécurité en Israël agisse contre le gouvernement en menant une enquête politique visant à orchestrer un coup d’État contre la volonté du peuple », estime le ministère.