La saga sur la nomination du général (rés) Eli Sharvit au poste de chef du Shabak continue et ce sont les Etats-Unis qui entrent dans la danse.
En effet, Eli Sharvit avait écrit une tribune dans Calcalist il y a deux mois pour critiquer sévèrement la politique de Trump au regard de la crise climatique.
Sous le titre: »Pas uniquement une erreur politique: Trump entraine la planète vers l’abîme », il avait écrit: »Il est difficile de croire qu’au moment où le climat nous frappe sans relâche, l’administration américaine, sous la direction du président Donald Trump, a choisi de ramener le monde à une ère de combustibles polluants et de s’éloigner des investissements dans les énergies vertes. Ce n’est pas seulement une décision inquiétante, mais aussi un message destructeur pour le monde : alors que les catastrophes naturelles nous renvoient un reflet cruel des conséquences de la négligence de la crise climatique, la réponse de cette direction est d’accélérer la destruction ».
Il poursuivait tout au long de son texte une critique acerbe de la vision et de la politique du Président américain.
Après l’annonce de la décision de nommer Eli Sharvit au poste de chef du Shabak, le sénateur républicain, Lindsey Graham, fervent ami d’Israël, a tweeté: »S’il est indéniable que l’Amérique n’a pas de meilleur ami qu’Israël, la nomination d’Eli Sharvit à la tête du Shabak est plus que problématique. Il n’y a jamais eu de plus grand soutien à l’État d’Israël que le président Trump. Les déclarations faites par Eli Sharvit sur le président Trump et ses politiques créeront une pression inutile à un moment critique. Mon conseil à mes amis israéliens : changez de cap et procédez à un meilleur processus de sélection ».
Déjà plus tôt aujourd’hui, de nombreuses voix s’étaient élevées au sein du Likoud pour demander à Netanyahou de revenir sur cette nomination. En effet, Sharvit a manifesté contre la réforme judiciaire et avait approuvé l’accord de gaz avec le Liban signé par Yaïr Lapid quand ce dernier était Premier ministre, deux éléments qui en font un élément plutôt hostile aux positions du gouvernement.
L’entourage du Premier ministre Netanyahou avait ensuite indiqué que la nomination de Sharvit semblait compromise en soulignant en outre la tension possible avec les Etats-Unis compte-tenu des propos tenus par l’ancien général contre le Président Trump, ce qui est confirmé désormais par la réaction du sénateur Graham.