Le 25 sivan était célébrée la Hazkara du Rav Morde’haï Eliahou, zatsal, guide spirituel qui a marqué tout le peuple d’Israël. Son amour pour tous les Juifs lui vaut d’être surnommé aujourd’hui, le Père d’Israël (Avi’ém shel Israël). Cette appellation est aussi le titre d’un d’ouvrage qui lui est consacré et aujourd’hui traduit en français.
A l’occasion du 9e anniversaire de sa disparition, LPH s’est entretenu avec son fils, le Rav Shmouel Eliahou, Grand Rabbin de Tsfat.
Le P’tit Hebdo: Au bout de 9 ans, comment s’est déroulée la hazkara du Rav?
Rav Shmouel Eliahou: Chaque année c’est un moment d’élévation. Nous ressentons la présence du Rav, à travers les divré Torah qui sont prononcés, la ferveur qui anime ce rendez-vous. Ce qu’il faut souligner, c’est le nombre croissant de participants d’année en année. Les années n’ont pas entamé la kedoucha qui entoure le Rav.
Lph: Retrouve-t-on dans ce public toutes les catégories de la population?
Rav S.E.: Le Rav était connu pour son amour sans distinction. Il était chaleureux avec tous et recevait des personnes de tous les courants avec la même attention. Je peux témoigner que nombreux étaient les non religieux qui venaient lui demander conseil. Anonymes et politiques de tous bords, nous avons vu tout le peuple d’Israël. Ils prodiguaient ses réflexions et ses conseils à tous, sans jamais faire de différence.
Lph: Comment avez-vous vécu en tant que fils d’une personnalité publique et très demandée?
Rav S.E.: Nous n’avons jamais ressenti que notre père n’était pas présent pour nous. Aussi bien en quantité et en qualité, il nous donnait tout ce dont nous avions besoin: étude, conversation mais aussi balades. Il savait gérer son temps et chaque minute était précieuse. Il s’est investi avec la même intensité dans la relation avec ses petits-enfants par la suite.
Lph: Le Rav affectionnait les Juifs de France. Il voulait les voir monter en Israël. Auriez-vous une anecdote à nous raconter pour illustrer cela?
Rav S.E.: Le Rav a voyagé en France, à plusieurs reprises, à la rencontre de la communauté juive. Un jour, on lui a demandé pourquoi il insistait tellement pour que les Juifs de France viennent en Israël, alors que ces derniers avaient des institutions qui fonctionnaient bien, des écoles et qu’ils vivaient bien en tant que Juifs. Le Rav leur a rétorqué avec l’amour qui le caractérisait, que la finalité de chaque Juif était de vivre en Israël, que tout ce que l’on faisait sur cette terre était béni, ce qui n’est pas le cas en dehors. Et il ajoutait toujours que le danger de l’assimilation ne permettait de prendre aucun risque.
Lph: Pour finir, le Rav vouait un amour sans bornes aux enfants. Quels conseils nous donneriez-vous, suivant son chemin, pour éduquer nos enfants dans l’amour de la Torah?
Rav S.E.: Sa méthode se résumait en un mot: encourager. Il avait toujours une parole positive même s’il voyait des erreurs. Cette approche a porté ses fruits, elle permet à l’enfant de sortir renforcé et avec plus de confiance en lui, ce qui est la clé.
Pour se procurer l’ouvrage ”Père d’Israël”, en français: Librairie Gallia
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Crédit photos Tsiloum Yotser Or