Le Rav Eliezer Melamed, Rav de la localité d’Har Braha en Samarie, a voyagé en dehors d’Israël pour la première fois à l’âge de 63 ans. Il s’est rendu à Paris à l’occasion de la Semaine de la diaspora pour une conférence organisée par l’Institut Strauss-Amiel, affilié à « Ohr Torah Stone ». Parmi les participants figurait également le Grand rabbin d’Israël, le Rav Kalman Ber.

Le Rav Melamed a participé à une prière spéciale dirigée par le Rav Moshé Sebbag, rabbin de la grande synagogue de Paris. Cette prière s’est déroulée à la synagogue « La Victoire » et était dédiée au retour sain et sauf des otages et des soldats de Tsahal, à l’élévation des âmes des victimes assassinées et tombées au combat, ainsi qu’au rétablissement rapide des blessés. « Nous devons continuer à apporter la lumière et la bénédiction divine dans le monde », a déclaré le rabbin Melamed.
La conférence de l’Institut Strauss-Amiel, affilié à « Ohr Torah Stone », a été organisée en collaboration avec le Centre de mission du Mizrahi mondial et le KKL. Plus de 100 rabbins et éducateurs venus de toute l’Europe y ont participé afin de discuter des défis majeurs auxquels sont confrontées les communautés juives.
Plusieurs panels ont été organisés sur divers sujets, notamment l’avenir des communautés juives en Europe, le dialogue interreligieux en temps de guerre, le leadership spirituel en période de crise, les défis de la conversion au sein des communautés juives, et bien d’autres encore.
La conférence s’est tenue dans un climat marqué par une recrudescence des actes antisémites en France, parmi lesquels l’agression du grand rabbin de la ville d’Orléans et une tentative d’incendie du supermarché « Hyper Cacher », où quatre Juifs avaient été assassinés lors d’un attentat en 2015.
Le Grand Rabbin d’Israël, le Rav Kalman Ber, a déclaré: « Nous voulons et nous souhaitons apporter notre contribution, chacun selon ses capacités. Il n’est pas nécessaire que nous soyons toujours tous du même avis, mais notre collaboration, celle de tout le peuple d’Israël, est essentielle et indispensable, particulièrement dans la situation actuelle ».

Le Rav Ber a également témoigné que lors de ses voyages à travers Israël et le monde, il observe un réveil spirituel qui rappelle les jours suivant la guerre des Six Jours. « Il y a une soif immense, et pas uniquement d’entendre des discours politiques, mais aussi d’entendre des paroles éternelles », a-t-il raconté. « C’est une soif gigantesque, présente partout où il y a des Juifs : en Europe, en Amérique, en Russie. Des Juifs qui ne s’identifiaient pas à leur judaïsme viennent aujourd’hui et veulent renouer avec leurs racines. La guerre a créé une réalité où ils ressentent une forte connexion à leur identité juive. »
Le Rav Ber a raconté une anecdote pour illustrer ce rapprochement: »Environ un mois après le début de l’opération »Glaives de fer’, le porte-parole de Tsahal m’a contacté et m’a demandé de participer à une visite des localités de la bordure de Gaza », a-t-il raconté aux participants de la conférence. « Lors de la visite au kibboutz Kfar Aza, soudain, une voiture s’est arrêtée et un homme d’un âge proche du mien en est sorti. Il s’est approché de moi et m’a dit un peu abruptement : ‘Je suis un athée convaincu, et si vous étiez venu ici avant le 7 octobre, je vous aurais dit de sortir immédiatement par la porte par laquelle vous êtes entré. Mais maintenant, s’il vous plaît, si cela ne vous dérange pas, prenez-moi dans vos bras et acceptez de faire un selfie avec moi ».
« J’ai bien sûr accepté, mais je lui ai demandé : ‘Qu’est-ce qui a changé ? Moi, je suis resté le même, et je pense que vous aussi.’ »
L’homme lui a répondu : « Je vois comment vous prenez soin de nous. Vos hommes (les équipes du rabbinat qui ont identifié les corps, ndlr) sont ici, ce sont eux qui nous aident – physiquement et moralement. Alors maintenant, je comprends que nous sommes vraiment frères. Et si nous sommes frères, alors les frères s’étreignent. »