La saga juridique et politique autour du village arabe illégal, Han El Ahmar, pourrait se terminer. Ce village situé entre Maalé Adoumim et Jérusalem est sous le coup d’un ordre d’évacuation depuis un jugement de la Cour suprême sur la base d’une plainte déposée en 2009.
Pourtant l’évacuation a sans arrêt été repoussée par les gouvernements successifs. D’après un responsable gouvernemental, il existerait aujourd’hui deux plans concernant ce village. Le premier, et celui qui semble être préféré, consiste à déplacer le village sur la colline voisine, à quelques 150 mètres au nord ouest de son emplacement actuel, en direction de Kfar Adoumim. L’autre option serait de le transposer de l’autre côté de la route 1.
La solution vers laquelle le gouvernement se dirige prévoit une régularisation du village dans son nouvel emplacement, avec un partage organisé des terrains et des permis pour les bâtiments publics, des établissements scolaires et autres. L’objectif annoncé est celui de contrôler la construction sur place et revient dans les faits à créer un village bédouin-palestinien, en zone C sur la route 1 qui mène à Jérusalem.
La présidente de la commission Eretz Israël à la Knesset, la députée Orit Struk (Hatsionout Hadatit) a effectué hier une visite près d’Abou Dis, là où l’Etat prépare depuis des années les infrastructures nécessaires pour accueillir les habitants de Han El Ahmar. En effet, il y a quelques années, il avait été proposé à ces derniers de s’installer à 3 kilomètres à vol d’oiseau de leur lieu d’habitation actuelle. Pour les y encourager, l’Etat a investi des dizaines de millions de shekels dans des terrains habitables, la construction de bâtiments publics, qui sont depuis vides.
Toute évacuation vers un territoire du Goush Adoumim, revient à se moquer du monde et entraine une coopération israélienne dans le plan de domination palestinienne
Les bédouins de Han El Ahmar ont toujours rejeté cette proposition, sous la menace et la pression de l’Autorité palestinienne qui en a fait un symbole de sa lutte contre Israël. Les habitants de ce village sont également soutenus dans leur refus par l’Europe en particulier et la communauté internationale en général.
La députée Orit Struk manifeste son incompréhension et son inquiétude: ”Lorsque l’on parle d’évacuer Han El Ahmar, encore faut-il savoir où! Toute évacuation vers un territoire du Goush Adoumim, revient à se moquer du monde et n’atteint pas son objectif. Pire que cela: cela entraine une coopération israélienne dans le plan de domination palestinienne, qui a pour but d’étouffer la présence juive et de fonder un Etat palestinien. Nous ne devons rien céder et exiger que l’évacuation soit faite vers les terrains prévus à cet effet près d’Abou Dis”.
Les mouvements Otef Yeroushalayim et Regavim, à l’origine de la plainte en justice contre le village bédouin illégal, parlent de catastrophe. Ils reprochent aux membres du gouvernement d’avoir parlé haut et fort en leur faveur avant les élections et de les ignorer totalement aujourd’hui.
Pour l’heure, le ministre de la Défense, Benny Gantz, examine les conditions juridiques pour déplacer Han El Ahmar à côté de Kfar Adoumim et régulariser ainsi le village.