La brillante et passionnée interpellation morale du député Meyer Habib à l’Assemblée générale ne pèsera hélas pas lourd face aux juteux contrats qui doivent être signés entre la France et l’Iran lors de la visite officielle entamée jeudi par le président iranien à Paris. La piteuse réponse du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a bien montré que la France ne se permettra pas de se comporter envers l’Iran comme elle le fait envers Israël. Les graves violations des droits de l’homme, la torture, les exécutions capitales, l’antisémitisme, le négationnisme ou le soutien au terrorisme chiite dans le monde n’intéressent pas Total, Bouygues ou Peugeot.
C’est la première fois depuis 1999 qu’un chef d’Etat iranien effectue une visite officielle en France. La dernière fut celle du président Khatami. Cette visite concrétise la déclaration du président Hollande après la signature des accords sur le nucléaire, qui indiquait que “le retour de l’Iran sur la scène internationale est désormais possible”. L’Iran n’a en fait cessé d’être très présent sur la scène internationale depuis la récolution islamique de 1979, mais pas dans le sens où l’entendait le président français.
Avant l’arrivée de Hassan Rohani, François Hollande a dit son espoir que cette visite “puisse accompagner l’Iran vers une nouvelle phase et que ce pays puisse jouee un rôle positif, en particulier sur la question syrienne”. Positif rimant avec naïf…
Face aux très nombreux opposants ou sceptiques à cette visite, les autorités françaises ont assuré que “la question des droits de l’homme ne sera pas escamotée, mais ce sujet sera évoqué en tête à tête et sans commentaires publics”!!
Ce niveau zéro de la moralité internationale sonne avec d’autant plus de gravité lorsque l’on établit une comparaison avec l’attitude arrogante et hostile de la diplomatie française envers Israël, seule démocratie du Proche-Orient et cible du terrorisme alimenté par Téhéran.
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