Lorsque le Président Herzog a confié à Binyamin Netanyahou la tâche de former le 37e gouvernement de l’Etat d’Israël, ce dernier disposait de 28 jours pour remplir sa mission.
La loi prévoit que si ce délai n’est pas suffisant, le Président, sur la demande du futur Premier ministre, peut accorder une rallonge de 14 jours.
Le mandat de Netanyahou expire le 14 décembre, soit dans une semaine et pour le moment, les accords de coalition ne sont pas encore finalisés entre tous les partis et il existe encore des divergences qui doivent être réglées.
Parallèlement, hier soir (lundi), une avancée significative a été acquise puisque les partis de la future coalition ont tous signé pour qu’un nouveau président de la Knesset soit désigné, à la place de Micky Lévy (Yesh Atid). Cette nomination est indispensable préalablement à la prestation de serment du nouveau gouvernement.
Jusqu’à maintenant, les différents acteurs dans les négociations pour la formation de la future coalition, se servait de cette nomination comme moyen de pression les uns sur les autres. Le fait qu’ils soient parvenus à se mettre d’accord pour le remplacement du président de la Knesset, témoigne d’une grande avancée.
Ce vote aurait pu intervenir dès aujourd’hui ou demain, mais le président actuel, Micky Lévy, a réfusé de l’inscrire à l’ordre du jour de ces séances. Il a annoncé que la nomination de son successeur n’aurait lieu que lundi prochain soit deux jours avant l’expiration du mandat de Netanyahou pour former son gouvernement.
Cela n’arrange pas les affaires de la future coalition qui a besoin d’un président de la Knesset de son bord afin de faire voter au moins deux lois préalables à la prestation de serment du gouvernement: la première est un amendement à la loi fondamentale afin de permettre à Arié Derhy – condamné à de la prison avec sursis – d’occuper un poste de ministre et la seconde afin de confier à Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, des pouvoirs inédits.
Ainsi, outre le fait que les négociations ne sont pas encore terminées, ce retard dans la nomination du nouveau président de la Knesset, devrait inciter Netanyahou à demander à Herzog, le prolongement auquel il peut prétendre.
Dans ce contexte, le ministre de la Justice sortant, Guidon Saar, a estimé que le président devait refuser cette demande. Selon lui, le fait qu’un nouveau président de la Knesset peut être nommé dès aujourd’hui prouve que le gouvernement est bouclé. Pour lui, les négociations entre les partis sont en réalité terminées et ils ne concluent pas officiellement de manière calculée afin de pouvoir avoir le temps de voter les lois évoquées plus haut. “La demande de Netanyahou au président de prolonger son mandat est de la poudre aux yeux. Le but: faire passer des lois personnelles problématiques exigées par ses partenaires avant la création du gouvernement. Ce n’est pas pour cette raison qu’existe la possibilité de prolonger le mandat. Le Président doit rejeter la demande de Netanyahou”, a tweeté Saar.
L’entourage du Président Herzog a affirmé: ”Nous n’avons pas encore reçu de demande de la part du Likoud pour prolonger le mandat de formation du gouvernement. Si et quand cette demande se présentera, le Président étudiera le sujet et les précédents en la matière et prendra une décision”.