La décision du Premier ministre Benjamin Netanyahou de limoger le directeur du Shin Bet, Ronen Bar, a suscité une couverture médiatique mondiale importante, qui souligne l’ampleur de la crise institutionnelle qui secoue actuellement Israël.
La chaîne américaine CNN a présenté cette destitution comme l’aboutissement de « mois de tension » entre Netanyahou et Bar, citant les propos du Premier ministre sur un « manque de confiance persistant » envers le chef du service de sécurité. De son côté, le New York Times a choisi de mettre l’accent sur les inquiétudes concernant l’indépendance du Shin Bet avec un titre évocateur : « Netanyahou s’apprête à limoger le chef du contre-espionnage israélien – Les efforts du Premier ministre israélien pour destituer le chef du Shin Bet suscitent des inquiétudes quant à savoir s’il tente de saper l’indépendance de l’organisation. »
L’agence Reuters a souligné le timing particulièrement sensible de cette décision, alors qu' »Israël est confronté à la possibilité de nouveaux combats à Gaza, avec des dizaines d’otages israéliens toujours détenus là-bas. » L’agence a également mentionné que « le Shin Bet est impliqué dans une enquête sur d’éventuels liens entre des employés du bureau de Netanyahou et le Qatar », un élément qui pourrait éclairer sous un autre jour les motivations du Premier ministre.
Le quotidien chinois China Daily a relayé la réponse virulente de Bar, qui a affirmé que « sa loyauté en tant que chef du Shin Bet va à la population israélienne et à la sécurité nationale, et non au Premier ministre personnellement. » Le journal a également rapporté que Bar a « réitéré son appel à la création d’une commission d’enquête d’État » pour examiner toutes les responsabilités dans les événements du 7 octobre, y compris celles du gouvernement et de Netanyahu lui-même.
La chaîne française France 24 a effectivement replacé cette crise dans le contexte plus large des tensions concernant la responsabilité de l’échec du 7 octobre : « Les tensions s’accentuent entre la direction politique dirigée par Netanyahu et les services de sécurité et l’armée du pays sur la question de savoir qui est responsable de l’échec à empêcher l’attaque sans précédent du Hamas. »