Ce mardi, les pays arabes sont réunis au Caire pour un sommet d’urgence, visant à élaborer un contre-plan pour la reconstruction de la bande de Gaza, un mois après que le président américain Donald Trump a proposé son plan d’expulsion des Gazaouis. Mais avant même la présentation du plan élaboré par l’Egypte, le Hamas a d’ores et déjà annoncé qu’il le rejetait.
Selon des informations diffusées avant le sommet, le plan égyptien prévoit la reconstruction de Gaza pour un montant estimé à 53 milliards de dollars. Il inclut la création d’un comité temporaire pour gérer Gaza pendant six mois, en attendant la mise en place d’un pouvoir géré par l’Autorité palestinienne. Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait également envisager le déploiement de forces internationales dans la région.
La reconstruction se déroulerait en deux phases. La première durerait deux ans et coûterait environ 20 milliards de dollars, tandis que la seconde phase s’étendrait sur deux ans et demi avec un coût estimé à 30 milliards de dollars. La majeure partie de ces fonds servirait à réhabiliter les logements des habitants. Le plan prévoit également la création d’un fonds fiduciaire supervisé au niveau international pour financer la reconstruction.
Le comité temporaire, qui serait composé de membres indépendants et opérerait sous l’autorité du gouvernement palestinien de Ramallah, n’inclurait pas de membres d’organisations terroristes palestiniennes. L’Égypte et la Jordanie seraient impliquées dans la formation de la police palestinienne pour assurer la sécurité de Gaza. Le plan appelle également à un cessez-le-feu temporaire et à des négociations directes entre Israël et les Palestiniens, en soutenant une solution à deux États, avec un État palestinien aux côtés d’Israël.
Le Hamas, quant à lui, a rejeté fermement le plan égyptien. Le président du Conseil de la Choura du Hamas, Muhammad Darwish, a exprimé la volonté de l’organisation de parvenir à un cessez-le-feu permanent, à un retrait total des forces israéliennes de Gaza et à la reconstruction de la région sous le contrôle exclusif du Hamas. Il a précisé que l’organisation était ouverte à une solution palestinienne mais rejetait toute présence étrangère ou gouvernement non palestinien à Gaza.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a affirmé que le Hamas continuerait à défendre la « résistance » sous toutes ses formes. Pour le Hamas, la gestion de Gaza doit rester entre ses mains, et il est prêt à accepter un compromis avec un gouvernement civil sous réserve qu’il soit conforme à ses exigences, sans empiéter sur son pouvoir militaire.
De son côté, l’Autorité palestinienne a exprimé sa volonté de prendre en charge la gestion civile de Gaza, mais à condition que le Hamas perde son contrôle sur le territoire.