C’est une histoire incroyable que nous relate le site Aish.com, filiale de Aish Hatorah de Jérusalem: celle d’un Juif orthodoxe d’Israël originaire du Liban, où il a grandi en tant que musulman. Ce dernier a fait le récit de sa vie, évoquant les différentes étapes qui l’ont conduit progressivement à la conversion au judaïsme.
Abraham S. est né dans un petit village du Liban au sein d’un foyer qui ne pratiquait pas la religion musulmane et était soumis au bon vouloir de chefs terroristes palestiniens qui faisaient la loi dans la région.
Très vite, il a ressenti une attirance pour Israël et son armée. Et cette attirance n’a fait que se renforcer en 1982, lorsque Tsahal a mené son opération militaire dans le pays. Il se souvient : « Avant l’arrivée de Tsahal, notre vie était constamment menacée par le terrorisme. Les Israéliens l’ont améliorée dans divers domaines, l’armée a rétabli l’ordre et permis à de nombreuses personnes de retrouver du travail et gagner de l’argent, dans une atmosphère apaisée ».
Avec le temps, il s’est lié avec des soldats israéliens et est devenu plus tard un informateur. En 1985, le Hezbollah a tenté de tuer toute sa famille et celle-ci a décidé de fuir et de se réfugier au sud Liban, près de la frontière israélienne. Il a ensuite été kidnappé avec son père et deux de ses frères ; ils ont été enfermés pendant un an dans un bunker où ils ont subi des sévices. Pendant sa séquestration, il a eu le temps de méditer et de découvrir que les exactions commises par les terroristes n’avaient rien à voir avec le Coran.
Après sa libération, il a cherché à se rapprocher de la religion musulmane en allant dans une mosquée mais il a été choqué par le prêche du cheikh qui encourageait ses fidèles à devenir des “shahids”, “martyrs”, c’est-à-dire à commettre des attentats suicides contre Israël. C’est là qu’il a pris la décision d’aider Israël en s’infiltrant au sein du Hezbollah pour tenter d’empêcher des actions terroristes.
« J’ai travaillé pendant 14 ans à l’intérieur du Hezbollah, a-t-il raconté, parcourant des dizaines de kilomètres pour informer mes contacts israéliens. Je faisais ces efforts parce que j’aimais Israël et je savais qu’ils comptaient sur moi”. En 1997, il a senti qu’on le soupçonnait et il a donc décidé de quitter le Liban et de s’établir en Israël avec sa femme et ses enfants.
Installé à Safed avec sa famille, il a encore travaillé pendant trois ans dans les renseignements. Jusqu’au jour où sa vie a changé: “C’était Erev Yom Kippour. J’étais assis devant la porte de ma maison en compagnie de ma femme, regardant les Juifs se rendre à la synagogue. J’ai eu alors envie d’y aller moi aussi et j’ai demandé à mon voisin si j’y étais autorisé. Il m’a répondu par l’affirmative. Le rabbin ne m’a pas reconnu et il m’a donné une kippa, pensant que j’étais un Juif non religieux ».
Finalement, après un long parcours spirituel, il s’est converti avec sa femme et ses enfants. “Aujourd’hui, affirme-t-il, nous sommes une famille juive ordinaire. Ceux qui me voient avec mes enfants ne peuvent pas imaginer ma vie passée ».
Abraham S. est convaincu que le Coran respecte le judaïsme et il estime que les groupes terroristes islamistes qui sèment la mort, notamment en Irak et en Syrie, vont à l’encontre de leur religion.
Claire Dana-Picard pour Chiourim.com