Hier, lors des réunions de factions à la Knesset, il a été décidé à l’unanimité que l’opposition ne voterait plus en faveur d’aucune loi présentée par la coalition. Les épisodes de coopération avec la coalition pour faire passer des lois importantes comme celle sur la citoyenneté ou celle sur le financement des études des jeunes sortant de l’armée, doivent rester des exceptions, suivant la consigne donnée hier. Au sein de l’opposition, on a très clairement indiqué que plus aucune loi de la coalition ne recevrait son soutien, dans le but de faire tomber le gouvernement le plus vite possible.
Depuis le début de la Knesset actuelle, à plusieurs reprises, la coalition ayant des difficultés à trouver une majorité en son sein pour faire voter certaines lois en raison de l’opposition de Ra’am ou des partis d’extrême-gauche, se tourne vers l’opposition pour qu’elle l’aide à faire voter ces décisions sionistes fondamentales.
Hier donc, les chefs de l’opposition ont dit aux responsables de la coalition que cette époque était révolue. Ils veulent constituer une réelle opposition combattive et ne rien laisser passer.
Seulement voilà, moins de 24 heures après cette décision, la députée Mihal Shir de Tikva Hadasha s’apprête à déposer aujourd’hui (mardi) une proposition de loi pour faire reconnaitre officiellement le statut de ‘frère endeuillé’. Pour l’heure, ce sont uniquement les parents endeuillés qui sont reconnus, ainsi c’est à eux uniquement qu’est faite l’annonce du décès. Par ailleurs, l’Etat procure certains avantages aux frères et soeurs comme des soins psychologiques ou des subventions pour leurs études mais ils sont conditionnés à l’autorisation des parents, et ce quelque soit l’âge des frères et soeurs. Et si les parents décèdent, les avantages disparaissent avec eux. En outre, l’immense majorité des frères et soeurs endeuillés ne savent même pas les possibilités que leur offre l’Etat.
Mihal Shir propose donc de conférer un statut particulier aux frères et soeurs de plus de 18 ans afin qu’ils soient, eux aussi, officiellement informés du décès de leur frère ou soeur, qu’ils soient tenu au courant des avantages qui leur sont conférés et qu’ils n’aient plus besoin d’attendre l’autorisation de leurs parents pour en bénéficier.
Au sein de l’opposition, se pose un nouveau cas de conscience. Comment s’opposer à une telle loi? Surtout que le chef de l’opposition lui-même, Binyamin Netanyahou, est un frère endueillé. Des voix commencent déjà à s’élever au sein du Likoud mais aussi de Shass et de la Tsionout Hadatit, pour voter en faveur de cette loi. Seulement voilà, pas plus tard qu’hier, tous ont déclaré haut et fort qu’ils ne soutiendraient plus aucune loi de la coalition, fusse-t-elle bonne et importante.
Aujourd’hui, avant le vote à la Knesset, Yariv Levine (Likoud), peut-être accompagné de Binyamin Netanyahou, doit rencontrer des responsables d’associations de familles endeuillées, qui soutiennent ce projet de loi. Ils espèrent trouver un terrain d’entente.
L’association Yad Labanim a déjà annoncé qu’elle ne rentrerait pas en conflit avec l’opposition, mais elle espère qu’elle soutiendra la loi: »La décision est dans les mains de Netanyahou. Il est un frère endeuillé, il comprend mieux que quiconque l’importance de cette loi ».