Un sommet entre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et les dirigeants des 15 Etats africains qui composent la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prévu au Nigeria d’ici la fin de l’année est compromis parce que le président du Nigeria n’a pas donné son accord
Marcel Alain de Souza, le commissaire de la CEDEAO, était en Israël le mois dernier et a invité Netanyahou à prendre part au sommet.
Les deux hommes ont signé une déclaration d’intention commune pour une plus grande coopération entre Israël et l’organisation, qui représente les pays dont la population totale est de quelque 320 millions de personnes. La déclaration disait que les deux parties « voient positivement la participation du Premier ministre de l’Etat d’Israël au sommet de la CEDEAO dans un proche avenir. »
Cependant, une source proche de la CEDEAO a déclaré que de Souza a besoin de l’approbation de tous les Etats membres, y compris du Nigeria, pour que l’invitation de Netanyahou soit entérinée, ce qui semble poser problème.
Le Nigéria accueille la CEDEAO dans sa capitale Abuja, et le sommet annuel de l’organisation est d’y être tenue en fin d’année.
Les relations d’Israël avec le Nigeria, qui ont fleuri sous la présidence de son président Christian Goodluck Jonathan, a pris un mauvais tournant quand Jonathan a perdu les élections en 2015 en faveur de Muhammadu Buhari, qui est musulman. Le motif du vote du Nigeria sur Israël dans les forums internationaux, par exemple, a changé en pire depuis l’élection.
Considérant que l’une des forces motrices derrière le réchauffement actuel des relations israélo-africaines est la préoccupation de nombreux pays africains quant au terrorisme islamique, leur intérêt est de prendre exemple et d’apprendre de l’expérience d’Israël sur la façon de protéger leurs frontières et les ports d’entrée. C’est une ironie que c’est justement le Nigeria – un pays en proie au terrorisme de Boko Haram affilié à l’état islamique, – qui pose un obstacle à la présence de Netanyahou au sommet.
La CEDEAO comprend également deux pays musulmans avec lesquels Israël n’a pas de relations diplomatiques, le Mali et le Niger. En plus de ces deux pays et du Nigeria, la CEDEAO comprend également les Etats suivants: Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, le Libéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Pendant ce temps, Dore Gold, Directeur général du ministère des Affaires étrangères, qui a rencontré dimanche en Guinée le président Alpha Condé, s’est arrêté sur son chemin du retour de sa tournée en Afrique occidentale dans les pays musulmans de la région où Israël n’a pas de relations diplomatiques.
En Juillet, peu après Netanyahou il s’est rendu en Afrique orientale, où Israël a renoué des liens diplomatiques avec la république islamique de Guinée. Quelques jours plus tard, il s’est rendu au Tchad, un autre Etat africain musulman sans relations diplomatiques avec Israël, et a rencontré le président Idriss Deby Itno.
Les autres Etats à majorité musulmane avec lesquels Israël n’a pas de relations diplomatiques en Afrique sub-saharienne sont: le Mali, le Niger, le Soudan, la Mauritanie, la Somalie, Djibouti et les Comores.
Suite à ce contretemps fâcheux, au lieu du sommet de la CEDEAO, le Président Faure Gnassingbé du Togo envisage d’organiser un sommet israélo-africain sur «la sécurité et le développement» dans la capitale de son pays d’Afrique au printemps qui inclurait des dirigeants de tout le continent.
Netanyahou a fait de l’amélioration des relations avec l’Afrique l’un des principaux objectifs de la politique étrangère d’Israël, et il est vivement intéressé par la tenue d’un sommet en Afrique de l’Ouest, semblable à celui auquel l’état hébreu a participé le mois dernier en Afrique orientale avec les dirigeants de l’Ouganda, du Kenya, du Rwanda, d’Ethiopie, de Tanzanie , du Sud-Soudan et de la Zambie.
Le Ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, a déclaré dans une interview qui est apparu sur le site Web du ministère le mois dernier, que le sommet prévu amènera les dirigeants israéliens à un partenariat avec les dirigeants africains en provenance des pays de la CEDEAO, «entre autres», afin de «créer un réseau durable de coopération et de développement. Centré autour des questions politiques, diplomatiques et commerciales. Le sommet vise également à favoriser une plate-forme pour des échanges précieux pour le commerce et les affaires entre notre continent et l’Etat d’Israël « .
Dussey a appelé le sommet prévu une « initiative audacieuse » qui « va exprimer le dynamisme de la diplomatie togolaise. » Il a déclaré que le sommet « sera une occasion unique et historique pour consolider le rapprochement entre le continent et l’Etat juif et d’accélérer la développement de notre pays grâce à la technologie et l’expertise israélienne « .
Le sommet, qui devrait se tenir en Mars ou Avril, marquera également les 60 ans de la création des liens entre Israël et le Ghana, le premier pays africain à avoir noué des liens diplomatiques avec Israël en 1957.
Jerusalem Post
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