Une nouvelle crise politique majeure s’annonce en Israël. Le ministre de la Justice Yariv Levin a officiellement enclenché la procédure de révocation de la procureure générale Gali Baharav Miara, marquant l’apogée de tensions longtemps accumulées entre le gouvernement et sa conseillère juridique, notamment autour de la réforme de la justice.
La première étape de cette procédure qui devrait être longue, consiste en une motion du gouvernement exprimant sa défiance envers Gali Baharav Miara, qui pourrait être adoptée dans les prochains jours. La destitution du procureur général est une mesure très inhabituelle qui n’a pas été prise depuis 40 en Israël.
Dans une déclaration particulièrement virulente, Yariv Levin a décrit Gali Baharav Miara comme une figure qui, sous couvert de défendre la primauté du droit, aurait en réalité sapé les principes démocratiques fondamentaux. Il l’accuse d’avoir instrumentalisé sa fonction, créant deux systèmes juridiques distincts : l’un pour les partisans du gouvernement, l’autre pour ses opposants.
Selon le ministre, le bureau de la procureure générale serait devenu « une autorité politique tyrannique, violente et prédatrice ». Selon Levin, Baharav Miara agirait comme « le bras long des opposants au gouvernement », utilisant sa position pour entraver systématiquement l’action gouvernementale. A ses yeux, les conseils juridiques prodigués par la procureure générale constituent un « fil barbelé » destiné à paralyser complètement le travail du gouvernement.
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, qui est pourtant à l’origine de la nomination de Gali Baharav-Miara à ce poste lorsqu’il était ministre de la Justice dans le gouvernement Bennett-Lapid, a exprimé son soutien au processus de destitution.
« La procureure générale est devenue un acteur politique à part entière qui travaille systématiquement contre le gouvernement, avec l’objectif évident de le renverser. Quiconque veut renverser le gouvernement la soutient, et vice-versa. Depuis un certain temps, elle n’entretient plus de relations de travail adéquates avec le gouvernement et les ministres. Avec elle, tout est ‘obstacles juridiques », a écrit Gideon Sa’ar sur X.