Parmi les signes du changement radical de cap pris par le gouvernement, la visite en Israël d’une délégation du lobby juif américain de gauche J-Street qui a été notamment reçue chaleureusement à la Knesset par trois ministres : Yaïr Lapid (Yesh Atid), Issawi Fredj (Meretz) et Meirav Michaeli (Parti travailliste). Cette délégation accompagne un groupe de membres démocrates du Congrès en visite en Israël. Les membres de J-Street ont également rencontré deux autres ministres, Omer Bar Lev (Parti travailliste) et Tamar Sandberg (Meretz) ainsi que les vice-ministres Alon Schuster (Yesh Atid) et Yaïr Golan (Meretz). Ils se rendront aussi à Ramallah où ils seront reçus par Mohamed a-Shtiyeh, chef de cabinet de l’Autorité Palestinienne.
Le directeur-général de J-Street en Israël, Nadav Tamir a déclaré : « Ces rencontres entre les élus démocrates et les ministres du gouvernement israélien sont un signe supplémentaire du lien entre le Parti démocrate et l’Etat d’Israël. Cette volonté des ministres israéliens de rencontrer des membres du Congrès, dont certains sont critiques envers certains aspects de la politique israélienne, montre l’importance qu’accorde le nouveau gouvernement israélien au renforcement du dialogue avec le Parti démocrate qui a été négligé durant les mandats de Binyamin Netanyahou ». A ce sujet, il est utile de rappeler que c’est le Parti démocrate, notamment depuis les deux mandats de Barack Obama, qui avait pris ses distances avec le traditionnel soutien bipartisan américain à l’Etat d’Israël, notamment à cause de son net glissement à gauche. L’ancien Premier ministre Binyamin Netanyahou avait soigneusement évité les contacts avec J-Street.
Les membres de la délégation de J-Street disent se soucier de « l’avenir de l’Etat d’Israël et de sa solidité morale ».
Le lobby de gauche J-Street a été créé comme tentative de contrepoids au puissant Aipac. Il adopte des positions très claires comme celle de l’opposition à la présence juive en Judée-Samarie, un soutien actif à la création d’un Etat ‘palestinien’ au coeur d’Israël et un soutien ferme à l’accord signé en 2015 avec l’Iran. Durant les mandats de Barack Obama, J-Street était allé jusqu’à exhorter le président américain d’empêcher toute action militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.
Depuis l’élection de Joe Biden à la Maison-Blanche, J-Street y a à nouveau ses entrées est fait du lobbying pour que l’Administration américaine exerce des pressions sur le gouvernement israélien en vue d’une « solution de deux Etats ».
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