Le 30 décembre dernier c’est le judaïsme de France qui a été récompensé à travers le prix qu’a reçu le Grand Rabbin René Samuel Sirat : le prix de l’éducation toranique de Diaspora, décerné par la Mihlelet Lipshitz.
L’éducation comme pilier
L’éducation est sans doute le pilier principal sur lequel repose l’avenir de nos sociétés. Le peuple juif l’a, depuis toujours, intégré en accordant une importance particulière à l’étude, à la formation des enseignants et à la transmission.
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C’est aussi la mission de la Mihlelet Lipshitz en Israël, qui, depuis près d’un siècle, forme des enseignants dans le monde religieux.
Yaakov Hadani en fut l’un des directeurs. Il nous explique ce qu’est ce prix que le collège décerne chaque année. »Il y a 20 ans, l’institution a décidé de récompenser deux personnes par an, qui ont particulièrement agi dans le domaine de l’éducation : une israélienne et une qui a œuvré en Diaspora ». Depuis, ce prix a acquis ses lettres de noblesse. A plusieurs reprises des Juifs de France l’ont reçu, comme en 2018 avec Rachel Cohen de Pavillon-sous-Bois.
»Au fur et à mesure, le prix s’est étendu dans sa définition. Aujourd’hui, il vient honorer l’œuvre d’une personne qui a agi pour toute une génération et non uniquement pour l’année écoulée ».
En 2019 donc c’est le Grand Rabbin René Samuel Sirat qui en a été le lauréat aux côtés du Rav Haïm Druckman, grande figure du sionisme religieux et directeur des oulpenot et yeshivot du Bné Akiva. Mais il faut souligner que l’œuvre du Grand Rabbin Sirat a dépassé les frontières françaises, puisqu’il a toujours été très attaché à Israël, y a effectué de nombreux aller-retours avant de faire son alya et a même été à l’origine de l’ouverture d’une université israélienne où il enseignait.
Un prix qui donne une place à l’ouverture
Dina Sirat, la belle-fille du Grand Rabbin Sirat, nous a confié ses sentiments au lendemain de cette remise de prix si particulière pour sa famille et pour tout le judaïsme français : »Ce qui m’a frappée c’est que ce prix émanant d’une institution orthodoxe sait aussi récompenser l’ouverture. Mon beau-père est un fervent défenseur de l’ouverture vers l’autre et c’est aussi ce que ce prix souligne ouvertement. Pour lui, les hommes de religion ont, dans leurs missions, celle d’œuvrer pour la paix, sans être naïf, sans pour autant ne pas voir les obstacles sur le chemin ».
Elle souligne aussi que cette récompense met en lumière les atouts du judaïsme français, qui sait rassembler. »En Israël, on aime catégoriser. Les Juifs français ont cette qualité de voir un Juif tel qu’il est, sans chercher à l’enfermer dans un tiroir. C’est aussi ce que mon beau-père a transmis à ses enfants et petits-enfants : apprendre à aimer et savoir attirer les gens. Connaître les prières, apprendre à étudier sont des fondamentaux mais il ne faut pas négliger aussi ce qui ne dépend pas forcément de la pratique : être conscient de son identité juive et la revendiquer ».
Si elle devait retenir un message de l’œuvre de son illustre beau-père, ce serait celui-ci : »L’écoute et l’ouverture sont les bases de son enseignement. La discorde nous détruit, nous devons apprendre à nous tourner vers l’autre ».
Elle conclut en nous partageant la chance de vivre auprès du Grand Rabbin Sirat : »C’est un homme très modeste et authentique. Il possède une véritable bonté, fait preuve d’une vraie attention envers l’autre. Sans chercher les projecteurs, il est à l’écoute de chacun. C’est une véritable chance pour nous, ses proches, nous en profitons tous ».
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Guitel Ben-Ishay