Un haut responsable du Hezbollah a déclaré mercredi à l’agence Reuters que le mouvement chiite serait disposé à entamer un dialogue avec le président libanais au sujet d’un éventuel désarmement. Cette ouverture reste cependant conditionnée à un retrait total d’Israël de ses positions dans le sud Liban et à la cessation de ses frappes sur le territoire libanais.
D’après trois sources politiques libanaises, le président Joseph Aoun prévoit de lancer prochainement des pourparlers avec le Hezbollah concernant son arsenal. Le cadre du Hezbollah a précisé que toute discussion sur le désarmement devrait s’inscrire dans le cadre d’une « stratégie nationale de sécurité », et ne pourra avoir lieu qu’en cas de retrait israélien des cinq postes militaires installés dans le sud du pays.
Le nouveau gouvernement libanais semble décidé à reprendre la main face à l’influence croissante du Hezbollah. Dès son discours d’investiture, le président Aoun a affirmé sa volonté de restaurer le monopole de l’État sur les armes dans le pays. Selon des informations relayées par la presse libanaise, l’administration Trump avait, à l’époque, exigé le déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire et le désarmement des milices, en particulier du Hezbollah. Elle avait également réclamé la fin de la présence d’armes dans les camps de réfugiés palestiniens, menaçant, à défaut, de solliciter l’envoi de forces internationales via le Conseil de sécurité des Nations unies.
Affaibli par la guerre contre Israël et confronté à une grave crise financière et logistique, le Hezbollah traverse actuellement une période de turbulences. La chute du régime syrien de Bachar al-Assad, principal allié régional, a coupé une partie des routes d’approvisionnement en armes en provenance d’Iran. Pour pallier ces difficultés, l’organisation chercherait à acheminer fonds et équipements militaires par divers itinéraires alternatifs dont la voie maritime.