Les jours passent et il se confirme que la coalition gouvernementale est bel et bien l’otage des moindres exigences du parti Ra’am de Mansour Abbas. Dimanche matin, le parti islamique lançait un ultimatum à Naftali Benett lui intimant de transférer l’Office de développement et de peuplement bédouin pour le placer sous la responsabilité du ministère du Travail et des Affaires sociales. Il s’agissait certes d’une clause des accords de coalition signées avec le parti Ra’am, mais cela devait se faire dans les semaines à venir. Le député Walid Taha a élevé le ton dimanche matin en exigeant que le transfert de compétences se fasse avant dimanche soir sans quoi les députés de Ra’am ne viendraient plus assister aux séances des commissions ni aux votes de lois.
Ni une ni deux, le Premier ministre Naftali Benett a fait un tour de table téléphonique du gouvernement pour faire accepter cette demande. Ra’am a également exigé du gouvernement d’établir et de lui présenter un calendrier précis pour l’application de toutes les promesses faites pour faire entrer le parti islamique dans la coalition.
Enfin, dimanche soir, autre recul. Le journaliste Muhamad Madjadleh révélait que sur exigence de Ra’am, Office de développement et de peuplement bédouin a renoncé à procéder à la destruction prévue de six maisons illégalement construites par des Bédouins dans le Néguev et que ces constructions ainsi que le secteur dans lequel elles sont situées vont connaître un processus de régularisation.
Le parti Ra’am est soumis aux pressions de son électorat ainsi qu’à la concurrence féroce avec la Liste arabe, et elle se sert notamment des pressions contre le gouvernement Benett-Lapid qui est à sa merci comme levier pour obtenir des points.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90