Le Premier ministre et ministre de la Défense Binyamin Netanyahou a tranché: c’est le général Eyal Zamir qui sera l’adjoint du prochain chef d’Etat-major Aviv Kochavi. Il a été préféré au général Nitzan Alon qui a annoncé qu’il quitte l’uniforme. La nomination d’Eyal Zamir a été recommandée par le chef d’Etat-major sortant Gadi Eizencot. Il fait dire qu’Eyal Zamir était déjà le candidat du Premier ministre pour être chef d’Etat-major, mais Avigdor Lieberman lui préférait Aviv Kochavi et avait annoncé sa nomination sans trop prévenir Binyamin Netanyahou.
Le Premier ministre a déclaré: « Le général Zamir a un prodigieux palmarès militaire, c’est un officier très respecté et estimé et il sera d’une grande aide au prochain chef d’Etat-major pour amener Tsahal vers de nouveaux sommets ». Le Premier ministre a remercié le général Nitzan Alon pou sa carrière et sa grande contribution à la sécurité d’Israël.
Le général Eyal Zamir (52) est marié et père de trois enfants. Il a étudié dans deux acadamies militaires et est également titulaire d’un MA en sciences politiques de l’Université de Haïfa. Il a occupé de nombreux postes de commandement, dont celui de la région militaire sud et a également été attaché militaire auprès du Premier ministre. Il a participé à huit guerres ou opérations.

Son arrivée coïncidera avec le départ du général Yaïr Golan, qui a profité d’une interview à l’occasion de son départ pour exprimer une nouvelle fois des opinions politiques et créer le scandale comme il l’avait fait en 2016 le jour de Yom Hashoah. Il a d’abord critiqué Naftali Benett qui lors de sa conférence de presse de lundi avait dénoncé « l’hyper-judiciarisation » de Tsahal qui selon lui ligotent les mains des soldats qui craignent le procureur militaire Sharon Afeq. Yaïr Golan a accusé Naftali Benett « d’affaiblir Tsahal et mettre en danger l’Etat d’Israël » pour des raisons électorales.
Puis il a évoqué l’affaire Dina Silber, l’adjointe au conseiller juridique du gouvernement, qui avait outrepassé ses prérogatives en critiquant ouvertement le gouvernement sur la Loi de loyauté dan sla culture et les arts: « Les serviteurs de l’Etat doivent pouvoir exprimer leur opinion s’ils constatent que les choses ne prennent pas la bonne direction. Il a rajouté que c’est ce qu’il avait également tenté de faire il y a deux ans. En comparant l’évolution de la société israélienne à celle de l’Allemagne des années 1930….
Naftali Benett n’a pas tardé à réagir: » Si Yaïr Golan souhaite entrer en politique, au moins qu’il respecte la période de légale de transition entre carrière militaire et politique. Mais effectivement, si un général se met à critiquer un ministre membre du cabinet de sécurité c’est le signe d’une évolution inquiétante qui doit être stoppée, mais ce n’est pas l’évolution que le général Golan croit déceler. Je conseille à Yaïr Golan de se concentrer sur la victoire de Tsahal au lieu de constater des ‘évolutions de la société’. Le rôle de l’armée est de faire en sorte qu’Israël recommence à vaincre ».
L’ancien ministre de la Défense Moshé Yaalon, qui avait pourtant recommandé aux officiers supérieurs d’exprimer leurs opinions dans des cas-limites a dénoncé l’attaque menée par le général Golan contre le ministre Naftali Benett. Il a appelé le Premier ministre et le chef d’Etat-major à « rappeler Yaïr Golan à l’ordre »: « Ce n’est pas bien qu’un officier qui est encore sous l’uniforme attaqe ainsi un politicien en fonction, que ses arguments soient justes ou non ».
Photo Haïm Zach / Flash 90