Les résultats du premier tour des élections régionales en France indiquent clairement l’insatisfaction des Français de la politique du gouvernement face à la vague islamique qui déferle sur la France. Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper-Cacher de Vincennes, presque rien n’avait été fait. 98% des Français pensent que la menace terroriste est élevée ou très élevée. Ils craignent aussi la vague de centaines de milliers de migrants et réfugiés musulmans : 250 000 sont arrivés en France en 2014. À Calais, la porte d’entrée en Grande-Bretagne, rêve de nombreux migrants, ces derniers se heurtent avec les forces de l’ordre dans l’espoir d’arriver à passer la frontière britannique qui leur reste fermée hermétiquement.
Les camps de réfugiés qui ont poussé dans les environs de la ville s’ajoutent à ces émeutes et font chuter la vie économique de la ville, abandonnée des touristes. Rien d’étonnant à ce que Marine Le Pen ait obtenu 40% des voix au premier tour dans le Nord-Pas de Calais, où le pourcentage de musulmans est d’ailleurs plus élevé que la moyenne nationale. C’est toute l’économie française qui est touchée par les derniers attentats : ainsi, par exemple, la fête des Lumières de Lyon, qui accueille d’habitude trois millions de visiteurs, a été annulée. Les Français ont peur de l’Islam et des Musulmans, qui représentent environ 10% de la population du pays : 70% des Français pensent que leur intégration n’est pas bonne, 30% pensent que l’Islam est une menace pour la France (60% chez ceux qui votent FN).
Pas de surprise donc si dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, région à fort pourcentage de musulmans, Marion Maréchal-Le Pen ait remporté plus de 40% des suffrages. Le Front National arrive en tête dans six régions, sur les douze de la France métropolitaine. Le président François Hollande, qui doit sa montée au pouvoir au vote musulman (environ 90% d’entre eux avaient voté pour lui) a pris, après les attentats du 13 novembre, des décisions apparemment vigoureuses : pour la première fois en France, trois mosquées salafistes ont été fermées, 334 armes ont été saisies en 15 jours dans le cadre de perquisitions (le tiers de la quantité annuelle), et des dizaines de personnes ont été assignées à résidence.
Mais tout cela ne représente qu’une goutte dans l’océan du problème : plus de 11 000 musulmans sont fichés comme radicaux sans que rien ne soit fait contre eux, on compte près de 100 mosquées salafistes qui continuent à fonctionner sans encombre, l’ordre n’a été rétabli dans aucune des 1 000 zones de non droit, soumises aux islamistes et à la pègre. 54% des Français ne font pas confiance à Hollande pour mener la lutte contre le terrorisme. De fait, la peur d’une réaction des électeurs musulmans à des mesures trop draconiennes, ainsi que la peur de porter atteinte aux liens de la France avec les pays du Golfe empêcheront probablement le gouvernement de prendre les mesures adéquates. Sarkozy, le chef de la droite, connu pour ses liens douteux avec le Qatar, ne propose pas non plus de solution radicale au problème.
Ces résultats spectaculaires du Front National au premier tour des élections auraient dû pousser la gauche et la droite à s’unir en vue du deuxième tour, par le biais de concessions mutuelles et d’appel à leurs électeurs à faire front face à la montée de l’extrême-droite. Sarkozy a refusé en bloc ce modèle, ouvrant la voie à une victoire historique du FN au deuxième tour.
Pour les Juifs de France, cette victoire tire le signal d’alarme : un certain nombre de dirigeants FN ont tenu des propos antisémites, sans que la direction de leur parti ne les sanctionne. Entre le marteau musulman – environ 80% des musulmans français ont des opinions antisémites, et l’enclume de l’extrême-droite, l’échappatoire semble être de monter en Israël ou d’émigrer vers l’Amérique. Il est du devoir de l’État d’Israël de tout mettre en œuvre pour qu’ils optent pour l’Alya.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le Jihad, de la théorie aux actes » et « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.