Depuis que le film israélo-palestinien No Other Land a remporté l’Oscar du meilleur documentaire, les voix fusent en Israël contre sa projection et sa distribution en raison de son violent parti pris anti-israélien. Mais ce jeudim l’opposition est venue d’une direction inattendue : celle du BDS. La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a ainsi annoncé son désaveu du film, arguant qu’il violait les directives du mouvement BDS contre la normalisation d’Israël.
Le PACBI a souligné que, « bien que le film présente la réalité de l’occupation israélienne, il ne répond pas aux critères du boycott culturel ». Selon ces directives, la collaboration entre Palestiniens et Israéliens dans un projet commun est considérée comme de la normalisation à moins que deux conditions spécifiques soient remplies : la reconnaissance des droits palestiniens et l’inscription du projet dans une lutte commune contre l’occupation.
Si plus de cent créateurs, dont les Israéliens Ari Pullman et Nadav Lapid, ont exprimé leur soutien au film, le ministre de la Culture, Miki Zohar, l’a pour sa part vivement dénoncé, le qualifiant d’outil de propagande anti-israélienne, notamment en raison de sa manière de traiter le massacre du 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie. Il a également appelé les institutions culturelles à ne pas diffuser le film. En réponse, le Forum du documentaire en Israël a appelé à préserver l’indépendance des institutions culturelles et à projeter des films comme celui-ci, « qui suscitent débat et réflexion ».