Tomer Moskovitz, le directeur de l’autorité de l’immigration en Israël, fait l’objet d’une plainte de deux députées d’Israël Beitenou après avoir tenu des propos qu’elles ont jugées inapproprié au regard de ses fonctions.
Moskovitz s’est exprimé contre »la clause du grand-père » dans la loi du Retour lors d’une interview.
Cette clause dipose que pour pouvoir bénéficier de la loi du Retour, il suffit d’avoir un grand-père juif. Au moment de la création de l’Etat, cette disposition était considérée comme étant nécessaire afin de constituer un vrai refuge pour les personnes victimes d’antisémitisme, les persécuteurs pourchassant jusqu’aux personnes ayant une ascendance juive même si elles ne l’étaient plus.
Depuis quelques années, plusieurs voix s’élèvent pour faire annuler cette clause au motif qu’elle est à l’origine de la venue de nombreux non-juifs en Israël, menaçant la démographie juive du pays. En outre, la plupart de ces immigrés qui profitent de la clause du grand-père ne sont victimes d’aucune persécution, ce qui vide de son sens et de son intérêt, cette fameuse clause.
Au sein de la classe politique, la ligne de partage recouvre plus ou moins celle qui sépare la droite de la gauche, les partis laïcs des partis religieux. Ainsi, Israël Beitenou est un fervent soutien de cette clause et se bat pour la maintenir.
« Je pense qu’il faut supprimer cette clause. Il faut se souvenir qe l’Etat d’Israël n’était pas la destination rêvée des pauvres du monde entier et on ne pensait pas qu’ils voudraient un jour s’y installer. La crainte était qu’une famille de juifs ne puisse pas venir et qu’elle s’assimile. Si on maintenait cette clause, alors il faudrait y ajouter la condition que le grand-père juif fasse aussi l’alya pour que les autres membres de la famille soient autorisés à venir », a déclaré Moskovitz, s’attirant les foudres du parti Israël Beitenou.
Les députées qui ont porté plainte contre lui estiment qu’il est allé trop loin et que ses fonctions ne lui permettent pas d’exprimer une opinion qu’elles considèrent comme politique. Dans la plainte, elles l’accusent de racisme en voulant déterminer qui est juif et qui ne l’est pas. Elles exigent que Moskovitz soit démis de ses fonctions.