Francisco Wichter, le dernier survivant de la Liste de Schindler, est décédé à l’âge de 99 ans, à Buenos Aires, où il vivait depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Né sous le nom de « Piwel » en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale, Francisco Wichter fut l’un des 1200 Juifs sauvés par Oskar Schindler.
⚫️ Murió Francisco Wichter, el último sobreviviente de la Lista de Schindler | Nacido en Polonia, vino a la Argentina tras la Segunda Guerra Mundial. https://t.co/hLE7w4LTQX pic.twitter.com/GPIpl6fkqq
— Clarín (@clarincom) March 6, 2025
Durant la guerre, il perdit ses parents et cinq de ses huit frères et sœurs. Passant par plusieurs camps de concentration, il finit par être transféré dans l’usine de Schindler, devenant ainsi l’ouvrier n° 371 sur la célèbre « liste de Schindler ».
Après la guerre, il émigra en Argentine avec sa femme, Hinda, elle aussi survivante de la Shoah.
À l’âge de 13 ans, il fut brutalement arraché à l’enfance: »Ce n’est pas seulement la loi juive qui a fait de moi un adulte. C’est la cruauté de la guerre qui m’a poussé, sans avertissement, à une maturité sans retour », disait-il.
En captivité, il entendit parler d’Oskar Schindler, un industriel allemand qui avait fermé son usine à Cracovie à mesure que l’armée soviétique avançait, et qui cherchait à transférer ses ouvriers juifs dans une nouvelle usine d’armement en Tchécoslovaquie. »Nous avons appris qu’un homme nommé Oskar Schindler voulait établir une usine à Brněnec, en Tchécoslovaquie. Ceux qui avaient des compétences en métallurgie furent inscrits sur sa liste.
Nous sommes devenus les ouvriers de Schindler, des hommes et des femmes à qui le destin accordait une pause au milieu de l’enfer », a-t-il témoigné. »Les conditions de travail étaient dures, mais la conduite d’Oskar et d’Emilie Schindler était humaine. Nous n’avions ni noms ni vêtements personnels, mais nous avions de quoi manger.
Nous n’avons pas souffert de la faim et le traitement était correct. Il y avait toujours du chauffage et de l’eau chaude, même dans les dortoirs collectifs. Emilie veillait à ce que les malades reçoivent des médicaments.
Lorsqu’un décès survenait, une cérémonie était organisée dans un cimetière catholique, avec un minimum de rites. Pouvoir enterrer nos morts, même sans cérémonie juive, était une consolation pour l’âme ».
Wichter était reconnaissant de l’action de Schindler mais s’il admettait que les motivations initiales de Schindler n’étaient pas claires: »Difficile de dire quelle part dans son action était un simple business et quelle par relevait d’une vision humanitaire. Mais à un certain moment, il ne faisait plus cela que pour nous sauver ».
Tout au long de sa vie, Francisco Wichter a raconté son histoire, insistant sur l’importance de la transmission de la mémoire de la Shoah. »J’ai connu une douleur indescriptible, mais aussi l’amour et la solidarité. Toute ma vie, j’ai partagé mes souvenirs avec le monde. Je veux laisser un témoignage de ce qui s’est passé ».
Que son souvenir soit béni.