Comme une sorte de fuite en avant, le ministre de la Défense Moché Yaalon s’est emporté depuis la tribune de la Knesset en avertissant « d’une perte de colonne vertébrale morale dans Tsahal » et demandant aux députés et ministres qui soutiennent le soldat « s’ils désirent voir les soldats commencer à se comporter comme des bêtes »! Il a une nouvelle fois qualifié l’incident de « très grave » et accusé le soldat d’avoir « dévié ». « Un tel soldat ne peut un aucun cas être qualifié de héros », a-t-il rajouté en faisant allusion aux manifestations populaires qui se multiplient dans le pays en soutien au soldat.
Lors d’un forum, le président de l’Etat reouven Rivlin s’était également jeté dans la partie en exprimant son soutien appuyé au chef d’Etat-major, très critiqué à droite et dans la population pour sa réaction immédiate et sans nuances dès l’attentat.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a semblé quant à lui prendre du recul par rapport à sa réaction première en indiquant devant les députés Likoud en séance « qu’en tant que père de soldat lui-même, il comprend parfaitement la réaction et les semtiments du père du soldat actuellement en détention ».
Naftali Benett a été encore plus vif dans l’hémicycle et a directement attaqué le ministre de la Défense: « Les enquêteurs font actuellement leur travail. Mais que doit penser un jeune enquêteur du Parquet militaire lorsque le ministre de la Défense a décidé de prime abord que ce soldat est coupable et a agi de manière immorale?? Et s’il critique le fait que j’ai téléphoné au père du soldat, je l’avertis déjà que je le referai. Il s’agit d’un homme dont les quatre fils sont actuellement des combattants de Tsahal! Ce soldat est-il soudain devenu radioactif?? Sommes-nous tombés sur la tête? Nous envoyons ces soldats pour assurer notre défense. Ils agissent dans des situations complexes et non pas conforablement assis dans un studio aseptisé! » Et de rappeler que lors de l’Opération Raisins de la Colère, en 1996, il fut lui-même avec son unité dans le tourbillon d’une erreur opérationnelle ayant coûté la vie de soldats, mais avait reçu le soutien sans faille du commandant de la région nord Amiram Levin.
Naftali Benett avait déclaré plus tôt qu’il préferait que les attaques se dirigent vers lui mais qu’on laisse le soldat tranquille. Le ministre a été catégorique: « Un soldat qui part en mission pour nous et élimine un terroriste ne peut en aucun cas être qualifié de meurtrier. Un point c’est tout! »
Photo Yonatan Sindel / Flash 90