Dans un rapport de 65 pages le Contrôleur de l’Etat Yossef Shapira a donné son avis sur toute la problématique des gisements de gaz au large des côtes d’Israël. Ce rapport est publié à la veille de la fin de la période de trois semaines durant laquelle la population était appelée à donner son avis sur le compromis conclu.
Le Contrôleur critique la politique suivie par l’Etat, certains ministères et les collectivités locales « qui risquent d’empêcher Israël d’exploiter de manière optimale le potentiel contenu dans les fonds marins ».
Yossef Shapira accuse les gouvernements successifs « qui par une absence de politique claire ont laissé se développer un système monopolistique qui risque de porter atteinte à long terme à la population et à l’Etat lui-même ». Il donne de certaine manière raison aux opposants à l’accord en décrétant « que le prix du mètre cube convenu pour le gaz n’est pas compétitif du fait du quasi-monopole des compagnies Delek et Noble Energy » et demande à l’Etat de revoir cet aspect du compromis afin d’obtenir un tarif plus bas et un réel pouvoir de supervision.
Mais dans son rapport, le juge Shapira met aussi en garde contre les dérives populistes et démagogiques, rappelant que les tycoons et les compagnies d’extraction ne doivent pas être désignées comme des « ennemis du peuple ».
Eitan Cabel (Camp Sioniste) président de la commision de l’Economie a immédiaement appelé à « la constitution d’une commission d’enquête parlementaire face à ce nouveau fiasco du gouvernement ».
Les conclusions de ce rapport sont assez sévères et vont plutôt dans le sens des opposants au compromis conclu entre l’Etat et les compagnies. Il reste à prier pour que ce nouveau report dans l’application du compromis et les nouvelles concessions qui seront demandées aux compagnies d’extraction ne les pousseront pas à jeter définitivement l’éponge, laissant cette manne au fond des mers. Il s’agirait d’une véritable catastrophe pour Israël face à un Iran qui grâce à la levée des sanctions généreusement offerte par Barack Obama, est en passe de pouvoir redevenir l’un des principaux exportateurs de gaz au monde.
Photo Miriam Alster / Flash 90