Matanyahou Engelman, le contrôleur de l’Etat, a pointé, et pas pour la première fois, l’absence de coopération de la part du Chef d’Etat-major, Herzi Halévy, et du chef du Shabak, Ronen Bar, dans le cadre de son enquête sur les défaillances de l’Etat qui ont conduit au 7 octobre.
« Dès le début, j’ai annoncé que nous mènerions un audit approfondi à tous les niveaux – politique, militaire et civil, » a déclaré le contrôleur de l’État lors de la conférence de l’Association des trésoriers. Il a souligné que près de 200 employés de son bureau sont actuellement en plein travail d’audit sur les défaillances: « Il n’existe aucun autre organisme aussi objectif et indépendant que nous pour enquêter sur ce qui s’est réellement passé. »
Depuis plusieurs mois, le Bureau du contrôleur de l’État mène des enquêtes au sein du bureau du Premier ministre, du Conseil de sécurité nationale et du secrétariat militaire.
Les équipes d’audit examinent les protocoles, analysent les discussions en réunions du cabinet, identifient qui a lancé des alertes et qui ne l’a pas fait.
Engelman souligne que les ministres de la Défense ont coopéré dès le départ, mais sans la pleine collaboration de Tsahal et du Shabak, il est impossible de mener un audit complet.
« Depuis un an et demi, le chef d’état-major et le directeur du Shin Bet empêchent toute enquête sur le cœur du dysfonctionnement », dénonce le contrôleur de l’Etat.
Il a conclu en appelant la conseillère juridique du gouvernement à garantir l’application complète de la Loi fondamentale sur le contrôleur de l’État et à ordonner à toutes les parties concernées de coopérer conformément à la loi.
Le contrôleur de l’État a souligné que « les citoyens d’Israël ont le droit de recevoir des réponses issues d’une enquête indépendante et impartiale, et pas seulement de rapports internes qui fuitent dans les médias », faisant référence aux différentes enquêtes menées par l’armée israélienne elle-même.
« On ne peut pas se contenter d’une enquête menée par une institution sur elle-même, surtout lorsque son propre dirigeant n’est pas interrogé par une instance extérieure », a martelé Engelman.
En outre, le contrôleur a expliqué que son bureau avait toutes les compétences pour enquêter sur les corps sécuritaires: »Nous possédons un département entier qui sait enquêter sur les services de sécurité depuis des dizaines d’années, y compris sur les sujets les plus confidentiels. Ce département est dirigé par le général de brigade (rés) Eytan Dahan ».