Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, a pris la parole lundi matin au siège de l’organisation pour présenter les conclusions de l’enquête interne sur l’attaque du 7 octobre. Après des semaines de pression et d’intenses critiques, il a également abordé la question de sa propre responsabilité dans l’omission qui a conduit à la tragédie, et assuré qu’il présenterait sa démission au moment opportun.
«J’ai reconnu ma responsabilité et je compte l’assumer », a-t-il déclaré. Il a cependant insisté sur l’importance du timing de cette décision. Le chef du Shin Bet a ainsi indiqué qu’il ne démissionnerait pas avant le retour des 59 otages restant à Gaza, et la mise en place d’une commission d’enquête d’Etat sur les événements du 7 octobre.
« Dès que je verrai tout cela se produire, je passerai le relais à l’un de mes deux excellents adjoints », a assuré Ronen Bar. Il a insisté sur le fait qu’il ne permettrait pas qu’un départ forcé par des pressions extérieures vienne compromettre le bon fonctionnement de l’organisation.
Ces déclarations interviennent dans un contexte tendu, alors que des rumeurs persistent concernant une volonté du gouvernement de le destituer. Plusieurs sources ont révélé la semaine dernière que le Premier ministre Benjamin Netanyahou préparait le terrain pour un limogeage de Ronen Bar, alors que ce dernier avait clairement indiqué qu’il ne démissionnerait pas avant la fin des enquêtes liées à l’attaque du 7 octobre et à l’affaire des liens entre les conseillers du Premier ministre et le Qatar.
Certains hauts responsables retraités du Shin Bet ont exprimé leurs inquiétudes face à la politisation du service de renseignement. Ils redoutent que la nomination d’un successeur choisi par procuration nuise à l’issue de l’enquête et compromette son indépendance. Ces préoccupations ont été partagées par des anciens membres de l’organisation, qui ont averti contre la volonté du gouvernement de placer un homme de main à la tête du Shin Bet, à l’image des tentatives d’Itamar Ben-Gvir avec la police. Plus de 200 anciens hauts responsables du Shin Bet ont même publié une lettre pour défendre Ronan Bar, affirmant que son limogeage serait une tentative de dissimuler l’enquête sur les liens avec le Qatar, ce qui, selon eux, serait « dangereux pour Israël ».
Ronen Bar avait déjà accepté publiquement sa responsabilité après l’attaque, en envoyant une lettre à ses employés dès le 16 octobre 2023, dans laquelle il écrivait : « Nous n’avons pas su prévenir l’attaque, la responsabilité m’en incombe, et des enquêtes auront lieu. »