A., le chef de la section juive du Shabak s’est suspendu lui-même de ses fonctions après la diffusion d’enregistrements d’une conversation entre lui et le commandant de police du secteur de Judée-Samarie.
Cet enregistrement révélait des pratiques troublantes de la section juive du Shabak qui emprisonne des citoyens sans preuves et qui demande qu’ils soient mal traités en prison. Par ailleurs, le chef de la section emploie des mots particulièrement grossiers pour définir ces citoyens, habitants de Judée-Samarie, visée par cette politique.
Dans un message interne adressé aux membres de sa section, A. a exprimé ses regrets :
« Je déplore profondément le ton des propos qui ont été rapportés. Ils ne reflètent en rien ma manière habituelle d’interagir avec les nombreux partenaires avec lesquels nous coopérons. »
Il a par ailleurs rejeté toute allégation d’irrégularité dans l’exercice de ses fonctions :
« Je rejette fermement toute tentative de donner l’impression que notre travail ne respecte pas la légalité, les principes de retenue dans l’usage de la force ou l’esprit républicain. J’ai failli dans mes paroles, en contradiction avec les valeurs du service et les miennes. C’est pourquoi, par devoir d’exemplarité et afin de permettre un examen approfondi, j’ai décidé de me suspendre de mes fonctions jusqu’à la conclusion de l’enquête. »
Dans le même temps, le chef du Shabak a ordonné l’ouverture d’un examen interne approfondi. Il a également contacté le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, invitant la sous-commission en charge du renseignement et des services secrets à se rendre au sein de la section juive pour un exposé sur ses activités et les mécanismes de contrôle qui encadrent son action.
L’organisation a tenu à rappeler dans un communiqué que :
« Toutes les opérations menées par le Shin Bet, dans chacune de ses zones d’intervention, sont strictement conformes à la loi. »
Parallèlement, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a envoyé une lettre à la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara, afin de lui demander des explications quant à l’absence d’action sa part à l’encontre de la section juive du Shabak après la révélation au public de ces pratiques.