Le 15 novembre s’ouvrira le cycle d’études et de conférences du Campus francophone de Natanya, par la pièce « Le Chandelier enterré » adaptée d’une nouvelle de Stefan Zweig, mise en scène et jouée par Steve Kalfa.
Pourquoi avez-vous adapté au théâtre une nouvelle de Stefan Zweig ?
« Il y a plusieurs années, je cherchais un livre à la FNAC pour mon travail. Mes yeux se sont posées sur un livre rouge : « Le Chandelier enterré ». J’ai poursuivi mes recherches et lorsque j’ai trouvé l’ouvrage pour lequel j’étais venu, je ne sais pas pourquoi j’ai aussi acheté cette nouvelle de Stefan Zweig. Puis je l’ai posée chez moi et pour tout vous dire, je l’ai oubliée. Jusqu’au jour où j’ai décidé, plusieurs mois après, de faire du rangement. Je tombe alors à nouveau sur le livre rouge. Je commence à le parcourir et je me dis que ce serait formidable de l’adapter au théâtre. Je commence l’ébauche de cette adaptation et je m’arrête en chemin ».
La suite de cette histoire se déroule en Israël, là où Steve a décidé de s’installer, il y a neuf ans. « Il y a un, j’ai repensé à cette idée. J’ai senti qu’en Israël, il y avait une nécessité de jouer une telle pièce ». Steve achève donc son travail d’adaptation et décide de jouer lui-même la pièce : « Depuis que j’ai fait techouva, je ne joue plus au théâtre, parce que cela supposait que je transgresse Shabbat. Il est vrai que le fait de remonter sur les planches est un plaisir formidable, une sensation irremplaçable. On est en contact direct avec le public, on peut recevoir, s’imprégner et donner tellement ».
Qu’est-ce qui vous a le plus touché dans cette nouvelle ?
« La nouvelle raconte les pérégrinations de la Menorah dans le monde entier suivie par un enfant qui devient au fur et à mesure adulte puis vieillard. L’écriture est magnifique, ce qui a d’ailleurs rendu l’adaptation difficile. Le thème est bouleversant, à travers la Menorah et ses voyages, c’est en fait l’histoire du peuple juif qui est contée, sa capacité à toujours avancer ». Steve explique que Stefan Zweig, juif autrichien assimilé, a su dans cet ouvrage donner son âme juive. « Ce sont presque des paroles de Torah qui sont contenues dans la nouvelle. Stefan Zweig a été traumatisé par le fait que ses livres aient été brûlés par les nazis, il a fui. Mais finalement, c’est à la fois paradoxal et touchant de voir comment il raconte l’identité juive, l’espérance du peuple, sa qualité de ne jamais se couper de ses origines ».
Comment joue-t-on ce genre de pièce ?
Steve avoue sa préoccupation la plus grande : « Le plus important c’est que l’on entende et que l’on voie le texte. Je ne veux pas que cette pièce se limite à un jeu d’acteur. Le comédien que je suis n’est que le messager, l’intermédiaire pour faire passer le texte qui doit être au cœur de la représentation ».
Pour conclure notre entretien, Steve Kalfa nous confie qu’il aimerait jouer sa pièce en France, « aussi et peut-être surtout devant des non-Juifs pour qu’ils comprennent la pérennité du peuple juif qui défie la raison ».
Rendez-vous le Dimanche 15 novembre à 19h30
Auditorium Tshouva, 1 rue de l’Université, Natanya
Réservations : francophonie010@netanya.ac.il – www.netanya.ac.il 098607898 – 098607417
Guitel Ben-Ishay