Il reste trois jours avant la présentation officielle des résultats des élections au président de l’Etat, mais les chefs des partis du campa « anti-Netanyahou » s’activent à former une coalition viable. Une initiative est en gestation sous le nom de « gouvernement de guérison nationale » qui serait en place durant une année. Il s’agirait d’un gouvernement minoritaire de 52 députés formée par Yesh Atid, Israël Beiteinou, Bleu-Blanc, Yamina et Tikva ‘Hadasha, les partis Meretz et la Liste arabe soutenant ce gouvernement de l’extérieur et s’abstenant au besoin lors de votes à la Knesset. Yaïr Lapid et Naftali Benett dirigeraient ce gouvernement en rotation, six mois chacun. Les partis orthodoxes seraient ensuite invités à ne faire partie.
Cette formule rencontre toutefois des problèmes : 1. Qui serait en premier à la tête du gouvernement en premier et le second accepterait-il le risque de voir se reproduire le scénario du gouvernement sortant ? 2. Quid de la fameuse promesse signée de Naftali Benett de ne pas siéger sous Yaïr Lapid ? La Liste arabe et Meretz accepteraient-ils de soutenir un gouvernement dans lequel siègent des partis comme Yamina ou Israël Beiteinou ? 3. Ces deux partis seraient-ils à l’aise de faire parti d’un gouvernement soutenu même du dehors par la Liste arabe ? 4. Les partis orthodoxes franchiraient-ils le pas en quittant Binyamin Netanyahou pour rejoindre un gouvernement dirigé par leurs deux ennemis jurés : Yaïr Lapid et Avigdor Lieberman ?
Des responsables de Yamina a déjà dénoncé cette éventualité, déclarant que Yaïr Lapid souhaite un gouvernement de gauche soutenu par la Liste arabe.
L’arithmétique théorique et l’obsession anti-Netanyahou sont une chose, la formation d’un gouvernement stable et efficace en est une autre…
Photo Gershon Elinson / Flash 90