Le Cabinet politico-sécuritaire israélien a donné son feu vert, dans la nuit de samedi à dimanche, à la construction d’une nouvelle infrastructure routière comprenant un tunnel souterrain reliant les localités palestiniennes d’Al-Azariya et d’Al-Za’im, situées à l’est de Jérusalem. Cette décision marque un tournant après des années d’opposition de la part des administrations américaines successives, préoccupées par les implications géopolitiques du projet.
Estimé à plus de 300 millions de shekels (environ 75 millions d’euros), ce projet d’envergure vise à décongestionner le trafic routier dans cette zone névralgique et à réduire la circulation des véhicules palestiniens en provenance de Judée-Samarie sur l’autoroute 1, axe principal reliant Jérusalem à Tel-Aviv. Dans le même temps, il permettra le renforcement de facto de la souveraineté israélienne dans la zone concernée.
Par le passé, les puissances occidentales s’étaient fermement opposées à des projets similaires dans cette zone sensible située entre Jérusalem et Ma’ale Adumim dite zone E1, craignant qu’ils ne renforcent l’emprise israélienne sur des territoires disputés et ne compromettent la viabilité d’un futur État palestinien. Cependant, les bouleversements géopolitiques consécutifs aux événements du 7 octobre, combinés à l’approche moins interventionniste de l’administration Trump sur ce dossier, semblent avoir créé un environnement propice à l’approbation du projet.
Les organisations de défense des droits des Palestiniens n’ont pas encore réagi officiellement à cette annonce, mais elles ont régulièrement dénoncé par le passé ce type d’infrastructures comme participant à la fragmentation territoriale de la Judée-Samarie et au renforcement de « l’occupation » israélienne.