La grogne des internes dure depuis plusieurs mois. Leur revendication principale est la diminution du nombre d’heures de gardes d’affilée. Aujourd’hui, leurs gardes s’étalent sur 26 heures, un rythme effréné qui n’est bon ni pour eux ni pour leurs patients. Les internes demandent qu’elles soient réduites à 14 ou 16 heures.
Face à l’absence de volonté politique dans ce sens, des centaines d’internes ont déposé leur démission le 25 août dernier.
Ce soir, Yaïr Lapid a annoncé avoir ordonné de commencer immédiatement les préparations nécessaires pour que les gardes des internes soient de 16 heures dans les hôpitaux. La meneuse du mouvement de protestation, Ray Bitton, a annoncé dans la foulée que les internes démissionnaires retiraient leur démission, après une conversation téléphonique avec Yaïr Lapid qui se trouve en ce moment à Berlin.
L’objectif est d’arriver à mettre en place ces nouveaux horaires à échéance de septembre 2023 avec la possibilité pour les hôpitaux qui seraient prêts avant cette date, d’organiser plus tôt des gardes de 16 heures d’affilée.
Lapid a demandé aux ministères de l’Economie et de la Santé de commencer d’ores et déjà à travailler dans ce sens.
De manière inattendue, le syndicat des médecins s’oppose à cet accord. Selon son président, Tsion Hagay, »seule une poignée d’hôpitaux du pays pourront se permettrent de couper la durée des gardes d’ici septembre 2023. Sans budget gouvernemental dédié, les fossés ne feront que se creuser et les jeunes médecins voudront encore moins aller travailler dans la périphérie. Si déjà aujourd’hui, les hôpitaux de la périphérie ont les plus grandes difficultés à recruter de nouveaux médecins, cela ne sera qu’amplifié par le »modèle volontaire » proposé par Barbibaï et Lapid. Cet accord va favoriser une poignée d’hôpitaux dans le centre du pays. Il est mauvais, irresponsable et teinté de considérations politiques de court terme ». Pour Hagay, »Lapid et Barbibaï ont signé l’arrêt de mort de la médecine publique dans la périphérie ».
De son côté le Dr Ray Bitton a réagi: »Il est difficile de comprendre comment une organisation de travailleurs peut agir contre ses travailleurs. Lire que le résultat que nous avons obtenu est une catastrophe est l’une des choses plus tristes que j’ai lues. Je suis convaincue que nous réussirons ».