Le mercredi 09 décembre aura lieu un évènement exceptionnel à la Synagogue de la Victoire à Paris : le concert de l’unité. Organisé par le ministère de la Diaspora et le producteur israélien David Fadida, il réunira des chanteurs français et israéliens de renom autour des familles endeuillées de l’Hyper Cacher et en hommage à toutes les victimes du djihadisme dans le monde.
Le P’tit Hebdo : L’idée de ce concert date-t-elle des attentats de Paris ?
David Fadida : Non, le projet du concert était déjà sur les rails lorsque sont survenus les attentats de Paris. En fait, l’idée est venue d’un de mes amis aux États-Unis, Nahum Segal. Il fait partie des grands animateurs de radio sur une radio juive et il m’a demandé un jour d’organiser, avec le ministère israélien de la Diaspora, un évènement pour les Juifs de France. Nous avons donc pensé à faire un grand concert pour célébrer l’année de l’attentat de l’hyper Cacher. Mais évidemment, les attentats du 13 novembre devaient être pris en compte. Nous nous rendrons avec les artistes au Bataclan pour nous recueillir et la soirée rendra aussi hommage à toutes les victimes du djihadisme dans le monde.
LPH : Quel est le programme de la soirée ?
D.F. : Nous avons voulu unifier des chanteurs israéliens et français, religieux et laïcs. Ainsi se produiront des grands noms comme Yehoram Gaon, Ohad Moshkowitz, Amir Haddad ou encore le jeune prodige Ouzia Tzadok. Ils seront accompagnés par un orchestre symphonique. Des discours seront prononcés par les officiels présents, notamment par le Président des Consistoires, M. Joël Mergui.
LPH : Pourquoi est-il si important pour vous d’organiser un évènement pour les Juifs de France ?
D.F. : Ces derniers temps, nous partageons énormément de choses avec les Juifs de France. Ici aussi, nous sommes très liés à la communauté francophone. L’année dernière, lorsque Naftali, Guil-Ad et Eyal ont été enlevés, j’ai organisé une grande soirée sur le Kikar Rabin à Tel-Aviv. L’idée d’unité était à l’honneur. Le succès de l’évènement m’a donné envie d’organiser quelque chose de semblable pour les Juifs de France. Je souhaite dévoiler au grand jour l’unité au sein du peuple juif. Le lieu choisi, la synagogue de la Victoire, est aussi important puisqu’il s’agit d’une synagogue historique.
LPH : Avez-vous le sentiment que le peuple juif ne sait s’unir que dans la douleur ?
D.F. : Oui, c’est malheureusement vrai, nous sommes très unis dans la douleur. Mais c’est aussi notre force : aucun autre peuple sur terre ne témoigne de la même union, de la même solidarité, y compris dans les moments difficiles. C’est par ce mérite que nous existons encore aujourd’hui. C’est ce qui amènera la Gueoula.
LPH : Le fait que l’évènement se passe pendant Hanouka ne doit pas être un hasard ?
D.F.: Dans trois semaines, nous célèbrerons l’année de l’attentat de l’Hyper Cacher. Nous avons effectivement volontairement avancé un peu la date afin de coïncider avec Hanouka. Cette fête symbolise la sortie de l’obscurité vers la lumière. Et cela est encore plus fort en ce moment où il est presque impossible d’organiser de grandes réunions en France. C’est la grandeur, la force du peuple d’Israël : la capacité à toujours continuer.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Concert de l’unité
Mercredi 09 décembre, 18h, Synagogue de la Victoire
Entrée libre