Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lancé vendredi un avertissement sans précédent sur l’accélération du programme nucléaire iranien. Dans une intervention presque sans précédent, il a appelé à une action diplomatique, soulignant que la fenêtre de négociation se réduit dangereusement.
Il a précisé que l’enrichissement d’uranium par l’Iran atteint désormais des niveaux critiques de 60%, se rapprochant dangereusement du seuil militaire de 90%. Plus préoccupant encore, selon les estimations de l’AIEA, le stock d’uranium enrichi devrait grimper à environ 250 kilogrammes lors du prochain rapport – une quantité suffisante, après traitement supplémentaire, pour produire plusieurs armes nucléaires.
La mission de Rafael Grossi à Téhéran en novembre 2024 n’a pas permis de débloquer l’accès des inspecteurs internationaux aux installations nucléaires iraniennes, alors quedans le même temps Téhéran s’est doté de centrifugeuses de nouvelle génération. Les pays européens, principaux médiateurs dans ce dossier, tentent d’établir un nouveau cadre de négociations avant l’expiration de l’accord actuel en octobre 2025.
Tout en ayant décrété un durcissement des sanctions à l’égard de l’Iran dès son entrée en fonction, Donald Trump s’est lui-même prononcé en faveur de la diplomatie avec Téhéran, rejetant l’option d’une attaque militaire de ses sites nucléaires. La République islamique a toutefois écarté la possibilité de discussions directes avec les Etats-Unis.
Selon le Washington Post, Israël envisagerait de frapper les sites nucléaires iraniens d’ici le mois de juin 2025, et ce en dépit des mises en garde de Washington sur un embrasement généralisé de la région.