Le vote du budget 2025 s’est déroulé sous très haute tension ce mardi. En plus des dizaines de manifestants qui ont bloqué l’entrée de la Knesset aux députés de la coalition, la dans séance elle-même s’est déroulée dans un climat particulièrement houleux.
Lors des débats sur les lois budgétaires, l’opposition a délibérément violé les règles de la séance plénière en scandant des slogans hostiles au gouvernement, et en brandissant des pancartes sur lesquelles figurait le chiffre 59 – le nombre d’otages toujours détenus par le Hamas. Ce geste symbolique a provoqué un tollé au sein du parlement.
Le président de la Knesset, Amir Ohana, n’a pas tardé à réagir, rappelant à l’ordre les députés de l’opposition en soulignant que brandir des pancartes était formellement interdit par le règlement. Il a averti que de telles actions pouvaient entraîner des sanctions extraordinaires.
« Vous pourriez être soumis à des sanctions », a déclaré Ohana, ajoutant que, bien que la loi permette d’expulser de la salle ceux qui enfreignent cette règle, il ne procéderait pas à une expulsion immédiate, estimant que cela correspondait précisément à ce que recherchaient les manifestants. « Vous commettez une infraction éthique », a-t-il insisté, tout en évoquant la possibilité de sanctions futures.
Présentes dans les tribunes, des familles de victimes du Hamas tenaient des pancartes avec des photos de leurs proches enlevés, exigeant leur libération. Ces familles et les députés de l’opposition reprochent au gouvernement de ne pas placer le retour de leurs proches en tête de ses préoccupations.
Parmi les autres griefs des protestataires qui font entendre leur voix dans les rues du pays depuis ces derniers jours se trouvent le limogeage du chef du Shin Bet et de la conseillère du gouvernement, ainsi qu’un budget jugé trop sectoriel et « déconnecté » des besoins du grand public : ils pointent des coupes drastiques dans les budgets de l’éducation ou des affaires sociales et des hausses d’impôts, tandis que cinq milliards de shekels seront exclusivement consacrés au financement des yeshivot et autres institutions du monde sioniste religieux, conformément aux exigences des partenaires de coalition de Benjamin Netanyahou.