La nouvelle équipe nommée par Joe Biden pour traiter la question iranienne est en train de faire les frais de sa naïveté ou d’un laxisme coupable face à l’Iran iranienne. Elle oublie ou fait semblant d’oublier la tactique iranienne de négociations, surnommée le “bazar de Téhéran” qui consiste pour l’une des parties à rediscuter sans arrêt le prix jusqu’à ce que l’autre partie, épuisée, renonce et accepte les conditions fixées par l’interlocuteur, en l’occurrence l’Iran.
Quelques heures étaient à peines passées après que l’Iran ait repoussé l’offre américaine de lever une partie des sanctions en échange d’une cessation partielles des violations iraniennes de l’accord, que déjà une nouvelle exigence émanait depuis Téhéran. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saeed Khalibzadeh a fait une déclaration par laquelle l’Iran exige des Etats-Unis que lui soient livrés les responsables de l’élimination du général Qassem Soleimani, en janvier 2020, afin qu’ils soient jugés en Iran ! Le porte-parole a dénoncé le fait que “des diplomates iraniens sont soumis à des limitations de mouvement à New York alors que le nouvelle administration américaine n’a encore pris aucune mesure de rétorsion contre les auteurs de cet assassinat”.
Saeed Khalibzadeh a laissé entendre que l’extradition de ces “responsables” serait l’une des conditions à une reprise des pourparlers avec les Etats-Unis. Selon le site Debka, les Iraniens connaissent les noms des Américains impliqués dans l’élimination du commandant de la force Quds, qui leur auraient été fournis par une espionne iranienne qui agissait aux Etats-Unis, Mariam Taha Thompson, originaire du Liban et habitant à Rochester dans le Minnesota. Elle aurait communiqué ces noms à ses supérieurs du Hezbollah avant d’être arrêtée au courant de l’année 2020. Elle est actuellement détenue dans une prison américaine.
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