Lors d’une visite officielle en Slovénie, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Çavuşoğlu a exprimé l’irritation de son gouvernement face au « double standard » appliqué selon lui par les pays de l’Union européenne face à la Turquie concernant son entrée éventuelle dans l’Union. Il a indiqué que la pression de la population turque sur le gouvernement est de plus en plus forte pour mettre fin au long processus d’intégration- près de vingt ans – tant la colère est grande dans le peuple contre l’attitude « injuste » des pays européens.

Le ministre turc des Affaires étrangères a « prévenu » les pays européens que cette temporisation pourrait entraîner à l’avenir encore plus d’instabilité sur le continent, qui selon lui a besoin de la Turquie pour régler les problèmes urgents auquel il fait face, notamment celui des migrants. Mevlüt Çavuşoğlu a également fustigé les pays européens de ne pas avoir assez été solidaires du gouvernement de Recep Erdogan lors du putsch raté et par la suite. Enfin, il a exprimé sa crainte face à la montée des partis nationalistes et xénophobes en Europe, « qui pourrait rapidement mener à une situation similaire à celle des années qui ont précédé la 2e Guerre mondiale ».

Avec la montée de la menace islamique, avec le régime quasi-dictatorial de Recep Erdogan et la déliquescence du Proche-Orient, de plus en plus de leaders européens se sont effectivement démarqués du principe de l’entrée de la Turquie dans l’espace européen, qui incluerait soudain quatre-vingt millions de musulmans supplémentaires et placerait la Syrie et l’Iran aux frontières de l’Europe! Mais cette dernière a aussi grandement besoin de la Turquie, et il faudra jouer serrer pour arriver à des accords ponctuels de collaboration qui ne se transformeront pas en voie royale pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

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