La décomposition politique et économique du Liban se constate à vue d’oeil et inquiète sérieusement les responsables sécuritaires en Israël qui suivent de près ce qui se déroule au-delà de la frontière nord du pays. Un haut responsable militaire israélien a révélé qu’un message urgent a été transmis par Jérusalem à Washington demandant aux Etats-Unis de soutenir massivement l’armée libanaise afin d’empêcher le Hezbollah et l’Iran de prendre le relais et d’étendre encore davantage leur mainmise sur le pays du Cèdre. En Israël, certains n’hésitent pas à dire que la situation est telle qu’une 3e guerre du Liban n’est plus qu’une question de temps.
Le pourrissement de la situation au Liban offre une nouvelle fois au Hezbollah l’occasion de se présenter comme le dernier rempart du pays. Nourri de fonds iraniens, l’organisation terroriste supplée à l’incurie de l’Etat en subventionnant carburants, nourriture et médicaments et même un réseau de bancomats pour y retirer des espèces, mais uniquement pour les citoyens chiites, ce qui attise encore davantage les tensions interconfessionnelles.
A Tsahal, on craint que la conjonction entre le délitement de la situation au Liban et le surarmement du Hezbollah, notamment avec des missiles de haute précision et des nouveaux systèmes de défense antiaérienne ne soit l’annonciatrice d’une période de haute tension au nord du pays, avec le risque d’une nouvelle confrontation qui n’aura rien à voir dans son ampleur avec celle de la 2e guerre du Liban en 2006.
Photo David Cohen / Flash 90