Le journaliste israélien Zvika Klein révèle dans les colonnes du Jerusalem Post que le gouvernement russe a ordonné à l’Agence Juive de cesser ses activités sur son territoire.
L’ordre a été transmis par une lettre émanant du ministère russe de la Justice. L’Agence Juive a confirmé avoir reçu le courrier. Le bureau du Premier ministre et du ministère des Affaires étrangères en Israël n’ont pas encore décidé de la réaction à avoir.
Cette instruction de la part de la Russie intervient dans un contexte tendu entre Jérusalem et Moscou compte-tenu de certaines prises de position israéliennes, notamment de la bouche de Yaïr Lapid, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, concernant le conflit en Ukraine.
Des centaines de Juifs russes ont terminé les démarches pour faire leur alya et sont actuellement bloqués en Russie. Officiellement, on invoque le manque d’avions de ligne en circulation en raison de la guerre mais la publication de cette décision russe vis-à-vis de l’Agence Juive jette une lumière différente sur les explications de ces retards dans l’alya.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Juifs de Russie témoignent, pour beaucoup, de leur crainte de voir resurgir l’époque du Rideau de fer et d’être arrêtés par les autorités du pays. Si effectivement, l’Agence Juive était empêchée d’agir en Russie, il s’agirait bien d’un retour en arrière puisque cela fait 30 ans maintenant que l’alya peut s’effectuer librement depuis la Russie.
La ministre de l’Alya et de l’Intégration, Pnina Tamano Shata a déclaré: ”Nous devons nous assurer que le champ d’opération de l’Agence Juive soit préservé comme il l’a été pendant toutes ces années. J’appelle le Premier ministre à travailler avec l’administration russe pour résoudre le problème. Je veux renforcer la communauté juive russe qui doit être inquiète des conséquences d’une telle décision. L’alya est un droit fondamental pour les Juifs de Russie et nous devons tout faire pour le préserver”.
Du côté russe, on affirme que la lettre du ministère de la Justice n’a pas pour objectif d’interdire les activités de l’Agence Juive mais de les mettre en conformité avec la loi du pays. Au sein de l’Agence Juive, on confirme cette version des faits et on indique que les services vont se pencher sur les questions soulevées et leurs implications.