L’annonce par Gideon Saar de sa candidature à la Knesset sur une liste indépendante a provoqué
un tremblement de terre à droite, dont l’onde de choc se fera sentir encore longtemps.
Saar, un des leaders du Likoud, se joint donc à la course pour le poste de Premier ministre, aux côtés de Benyamin Netanyahou et de Naftali Bennet, ce qui rebat les cartes à droite.
Pour le Premier ministre, cette annonce est un coup de tonnerre. Saar représente la nouveauté, une alternative rafraîchissante, et Netanyahou et ses compères n’ont pas d’arme prête à dégainer pour entamer sa popularité croissante. Contrairement à la menace par la droite que représente Bennett (qui a commencé au Likoud mais l’a vite quitté), Saar fait partie de l’âme du Likoud – d’aucuns diront qu’il représente le vrai Likoud.
Ce tremblement de terre de magnitude 9 sur l’échelle de Richter a un but déclaré : « Je me présente pour que Bibi ne reste pas Premier ministre. » Clair et net : c’est lui ou moi, il n’y a pas de troisième option – contrairement à Bennett qui, lui, propose une troisième voie, un pied dedans un pied dehors : ni « rak Bibi » ni « rak lo Bibi ».
Le fait que Saar propose un vrai renouveau, pour ceux qui en ont marre du « More of the same », renforce ses chances et appâte même l’électorat du centre-gauche.
Il pourrait rallier près d’un demi-million d’électeurs, de droite, de gauche, laïcs, religieux et ultra- orthodoxes, des centaines de milliers d’indépendants et de salariés précédents : après les premières élections où la gauche a proclamé qu’il fallait tout sauf Bibi, celui-ci a réagi en disant que tout ce qui n’était pas Bibi était de gauche.
Et voilà que soudain, Saar se lève et déclare qu’il y a une droite de gouvernement en Israël, qu’il la représente, et il annonce : « Tout sauf Bibi ».