Une nouvelle campagne de l’opposition compare la réforme judiciaire du gouvernement aux défaillances accablantes de la guerre du Yom Kippour. Des affiches illustrées sont placardées dans les rues, des pages publicitaires sont publiées dans les journaux avec les photos des dirigeants de l’époque : Golda, Dayan et Elazar face à ceux d’aujourd’hui Nétanyahou, Galant et Halévy.
Les opposants à la réforme judiciaire veulent ainsi tirer une sonnette d’alarme, avertir des dangers constitutionnels, mais y a-t-il vraiment une similitude avec la crise actuelle ? Comment faire l’analogie avec la guerre déclenchée par nos ennemis le jour du Grand Pardon ?
Certes, 50 ans après la maudite guerre du Yom Kippour les séquelles sont toujours omniprésentes et reviennent avec la douleur et les larmes. Les nombreux reportages rediffusés en couleur par la première chaine nous guettent avec un rappel permanent d’atroces et traumatisantes images, de blessures, de feu, de nuages de fumée, de corps et chars calcinés, de sueur et de sang.
A l’époque, la patrie était en danger mortel. Les Israéliens avaient vu la mort en face, la destruction totale de leur cher foyer national. Le général légendaire Moshé Dayan évoqua même, dans une allusion biblique, la fin du troisième Temple.
Dans ce contexte, le parallèle avec la terrible guerre, la comparaison cynique des deux situations est irresponsable car elle qualifie un gouvernement élu démocratiquement comme l’ennemi numéro un du peuple. Il plonge inutilement les Israéliens dans la déprime, politise l’armée et brise la résilience de la nation. Pire encore, il touche sensiblement les familles des victimes et remue les plaies de l’âme.
Aujourd’hui, c’est bien le leadership actuel qui est malade. C’est le mauvais système électoral qui est mis en jeu et non le régime démocratique et l’existence de l’Etat juif comme ce fut le cas en 1973.
Avant Yom Kippour 1973, les Israéliens étaient indifférents aux menaces de l’Egypte et de la Syrie, mais dès le déclenchement de la guerre tout un peuple était uni et solidaire. Les fils d’Israël ont combattu comme des lions, héroïquement, avec la rage de vaincre et une foi inébranlable. Grâce à l’audace et la détermination du chef d’état-major, le général David Elazar (Dado), les chars de Tsahal étaient arrivés à 101 km du Caire et à 40 km de Damas…
La bataille a certes été gagnée, mais à quel prix ? Ce fut un véritablement tremblement de terre politique et militaire qui a secoué et ébranlé la société israélienne. Cependant, en relisant attentivement les nouveaux documents déclassifiés publiés ces jours-ci, on peut se poser toujours des questions : comment Tsahal, le grand vainqueur de la guerre foudroyante des Six Jours, fut-il surpris en ce jour du Grand Pardon ? Pourquoi les troupes réservistes n’ont pas été mobilisées à temps ? Comment ignorer les intentions offensives de l’Egypte et de la Syrie ? Pourtant, toutes les indications du renseignement militaire et celles du Mossad passaient tous au rouge avec un sérieux avertissement transmis in extremis par le roi Hussein de Jordanie sur un éventuel conflit armé. Il était venu lui-même pour nous avertir.
La confiance aveugle des généraux de l’époque et surtout celle du chef du renseignement militaire, le mépris de l’adversaire après sa forte humiliation lors de la guerre des Six Jours, et l’indifférence du gouvernement travailliste face aux menaces éventuelles, ont plongé le pays dans un mécontentement profond et une amère frustration. Depuis lors, nous avons tous juré : plus jamais ça !
Et pourtant, les leaders travaillistes, trente ans après la guerre de 1973 ont une nouvelle fois mal évalué les véritables intentions des Arabes et ont signé avec Yasser Arafat les Accords d’Oslo en lui permettant de poursuivre sa lutte armée par « la disparition de l’Etat sioniste par étapes ».
Si une comparaison est à faire avec les défaillances de la guerre de Kippour c’est bien avec celles des accords irresponsables signés avec Arafat.
Depuis, nous avons tiré des leçons. 50 ans après la guerre de Kippour le monde arabe demeure toujours divisé et instable tandis que l’Etat juif sauvegarde sa supériorité militaire et économique. Malgré toutes les tentatives de brosser un tableau noir, notre démocratie est sans doute chagrinée mais ses piliers sont solides. Les débats, les critiques et les manifestations de tous bords en sont des preuves irréfutables.
Désormais, Israël n’est plus l’ennemi numéro 1 du monde arabe et aucun pays de la région, notamment l’Iran, n’ose déclencher une nouvelle guerre, malgré les discours belliqueux et toutes les menaces. La dissuasion israélienne et notre force de frappe devraient garantir notre défense et nous assurent de pouvoir gagner toutes les guerres éventuelles.
Toutefois, soyons toujours sereins et vigilants, prêts à combattre contre toute hostilité extérieure, particulièrement celles de l’Iran et de ses milices.
Le Hezbollah n’a pas abandonné ses objectifs ni ses armes destructrices. Une troisième guerre du Liban est à l’ordre du jour et devant les menaces iraniennes et l’indifférence totale de la communauté internationale, nous ne devrions compter que sur nous-mêmes.
La manipulation des événements historiques et la banalisation des faits comme la politisation des institutions de l’Etat risquent de briser fortement notre résilience. Les manifestations contre le gouvernement sont légitimes à condition de ne pas franchir des lignes rouges.
Un cinquantenaire après la maudite guerre, nous devrions toujours être sur le qui-vive, ne jamais être indifférents et toujours prendre au sérieux les intentions de nos ennemis. Le chef de l’état-major Halévy et le directeur du Mossad Barnéa ont eu raison de nous mettre en garde, soulignant les menaces et l’importance de l’union nationale pour renforcer la résilience.
Nous sommes convaincus que lors d’un nouveau conflit nous seront solidaires et unis, nous mettrons nos querelles momentanément aux vestiaires, pour pouvoir gagner ensemble toutes les batailles.
Voir de nouveaux documents déclassifiés à l’occasion du cinquantenaire de la guerre du Yom Kippour : https://catalog.archives.gov.il/publication/ykw/
Voir les reportages en couleur sur la chaine publique.
https://www.kan.org.il/lobby/yom-kippur-war/
Freddy Eytan
Source: jcpa-lecape
Excellente analyse et merci de nous mettre en garde contre les irresponsables a l’interieur d’Israel et a l’exterieur. Nous avons assez d’ennemis pour ne pas accentuer la fracture due au mecontentement de ceux qui ont ete battus dans les urnes. Nous n’avons qu’un seul pays et nous devons tout faire pour le conserver en excellent etat pour le transmettre aux generations futures
Ce sont les promoteurs d’Oslo et les héritiers spirituels du mehdal de la guerre de Kippour qui font un transfert machiavélique sur nos gouvernants actuels de leurs erreurs et leurs lacunes. Malgre le sang et les larmes versés, comme dans toutes les guerres, la guerre de Kippour fut une grande victoire enseignée dans les académies militaires dans le monde. L’échec prévisible des accords d’Oslo, moribonds aujourd’hui, ont fait prendre conscience au Peuple qu’il lui fallait de nouveaux dirigeants équilibrés et responsables qui agiraient pour inverser ce processus macabre et masochiste en une grande réussite.
N’en déplaise au commentateur merdique.
Veuillez vous abstenir d’effacer cette phrase, comme vous l’avez fait précédemment et à d’autres occasions, sinon j’en déduirai que vous favorisez certains au détriment d’autres.
Hélas, cette terrible guerre n’a été gagnée que par l’incroyable courage des combattants, et malgré l’incurie des hauts gradés de l’armée. Mais à quel prix!!! Les dirigeants politiques de l’époque, s’ils ont été stupides et ont préféré l’opinion internationale à la sécurité nationale, n’ont pas été les seuls responsables. L’armée également dormait sur ses lauriers (de 1967) et n’était absolument pas prête. Si elle l’avait été, il n’y aurait pas eu autant de victimes.
Qu’ en est il aujourd’hui ? Que D. nous protège des irresponsables de tout bord, et prenne en pitié notre magnifique jeunesse, qui a autre chose à faire que d’aller se faire tuer. L’avenir d’Israël dépend aussi de sa construction et de son développement dans tous les domaines , et il serait certainement utile de s’en rappeler. Nous ne sommes pas, et nous ne serons jamais un pays comme les autres. C’est ce qui fait notre charme, notre force, mais aussi notre fragilité. Ce sont des données à accepter et à intégrer, nous ne pouvons malheureusement compter que sur nous mêmes, et il faut donc renoncer à plaire: on ne peut pas contenter tout le monde et son Père 🤷…
Chana Tova à tout notre peuple, en bonne santé, en prospérité et en sécurité dans notre chère patrie retrouvée, בע”ה!