A une semaine de la rentrée des classes, il n’est toujours pas certain qu’elle aura bien lieu en temps et en heure. Le conflit qui oppose les syndicats d’enseignants au ministère des Finances ne s’arrange pas, au contraire. La question des salaires pour les débutants comme pour les professeurs plus expérimentés n’a pas été réglée et chacun campe sur ses positions.
A cela s’ajoute le conflit qui est né sur le sujet entre le Premier ministre Yaïr Lapid et son ministre des Finances, Avigdor Liberman. Pour des raisons électorales ou pas, les deux hommes n’hésitent pas à montrer publiquement leurs divergences sur le sujet et Lapid a sermonné son ministre qui, selon lui, ne traite pas les enseignants comme il se doit.
Liberman n’est pas en reste, il a déclaré que ceux ”qui ne matrisent pas le dossier se taisent”, allusion à peine voilée au chef du gouvernement. Il a été encore plus loin en provoquant Lapid: ”Si quelqu’un désire imposer aux professionnels des décisions politiques, il devra d’abord renvoyer le ministre des Finances”.
Le message a été compris: le Premier ministre a annoncé qu’il suspendait son implication dans les négociations bien que celle-ci était souhaitée par les syndicats des enseignants afin de trouver enfin une solution à cette crise qui dure depuis des mois.
Les négociations entre le Trésor et les syndicats se poursuivent mais ”sans aucune avancée” d’après des sources impliquées dans les discussions.
Les syndicats réclament des augmentations de salaire plus importantes pour les enseignants, notamment ceux qui ont de l’ancienneté, que ce que le ministère des Finances est prêt à accepter. Certains observateurs font remarquer que le coût pour l’Etat de l’augmentation demandée par les syndicats est moins important que celui d’une semaine de grève à l’école pendant laquelle le marché tournera au ralenti parce que les parents ne pourront pas aller travailler.
Par ailleurs, le ministère des Finances veut se placer dans une logique de donnant-donnant. Il demande aux enseignants d’accepter en contrepartie des augmentations de salaire, des modifications de leurs conditions de travail comme: l’adaptation des vacances scolaires aux vacances des parents, la possibilité de renvoyer un enseignant qui ne donnerait pas satisfaction et à l’inverse celle de récompenser ceux qui se distingueraient dans leurs résultats.
Le syndicat des parents a exprimé son soutien à l’augmentation du salaire des enseignants mais aussi aux contreparties demandées par le Trésor. Il a également fait savoir qu’il ne tolèrerait pas une grève le 1er septembre et qu’il demanderait au tribunal de prononcer une suspension de la grève pour ainsi obliger les enseignants à se rendre au travail.
Les discussions se poursuivront vraisemblablement jusqu’à la dernière minute. Le Premier ministre devrait réintégrer le tableau et recevoir Avigdor Liberman et Yaffa Ben David, la secrétaire générale du syndicat des enseignants, en début de semaine prochaine, si aucune avancée n’était obtenue d’ici là.