Lech Kaczyński, le président du parti au pouvoir en Pologne, Droit et Justice, a fait passer un message à Israël faisant part de la volonté des dirigeants polonais de mettre fin à la crise diplomatique entre les deux pays et de rétablir des relations normales avec Israël. Il a même invité le ministre des Affaires étrangères Gaby Ashkenazy à se rendre en visite en Pologne mais cela ne s’est pas encore fait en raison de la fermeture de cieux. Varsovie a même proposé que cette sortie de crise s’accompagne d’un renforcement de la coopération entre les deux pays dans le domaine économique, sanitaire, énergétique, scientifique et culturel. Comme on les comprend…
A Jérusalem, on montre la même volonté tout en se disant inquiet d’un nouvel incident lié à la mémoire de la Shoah qui se déroule actuellement: un tribunal polonais a condamné deux historiens polonais de la Shoah de présenter des excuses auprès d’une polonaise de 81 ans qui les a accusés d’avoir calomnié sa tante dans l’un de leurs livres, l’accusant d’avoir collaborer à l’entreprise d’extermination des Juifs. Cette affaire agite la société polonaise et surtout le parti au pouvoir qui considère la question de la collaboration de nombreux citoyens polonais avec les nazis comme “une offense faite à la Pologne”.
C’est d’ailleurs sur la question de l’historiographie de la Shoah et d’un certain révisionnisme polonais que les relations entre la Pologne et Israël se sont détériorées, avec un pic en février 2019 lorsque le ministre des Finances Israël Katz avait déclaré que “les Polonais avaient tété l’antisémitisme au sein de leurs mères”. Le président Andrzej Duda avait alors déclaré que “ces propos ont provoqué un regain d’actes antisémites en Pologne ainsi qu’une humiliation de la Pologne” ! Avant le ministre Israël Katz, le Premier ministre Binyamin Netanyahou, lors d’une visite à Varsovie avait déclaré que des Polonais avaient collaboré avec les nazis et qu’il ne connaissait personne qui ait été poursuivi pour diffamation pour avoir dit cela. Suite à cela, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait annulé sa présence à la conférence du groupe de Vishograd en Israël. Et en février 2020, le président Duda avait annulé sa présence à la Conférence de Yad Vashem en réaction aux propos du président russe Vladimir Poutine qui avait accusé les Polonais d’avoir collaboré avec les nazis.
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