Une nouvelle tempête politique a éclaté en Israël suite à la diffusion dimanche soir d’images montrant le ministre Yitzhak Goldknopf, leader du Judaisme unifié de la Torah participant à des festivités lors d’un mariage où des chants anti-enrôlement militaire étaient entonnés par les convives.
Sur les images largement partagées sur les réseaux sociaux, on peut voir le ministre Goldknopf danser entouré de haredim qui scandent « Nous mourrons plutôt que d’être enrôlés » et « Nous ne croyons pas au règne des infidèles, et nous ne nous tenons pas dans leurs bureaux [de recrutement]. »
Ces scènes ont provoqué une même indignation dans les rangs de la coalition et de l’opposition. Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich a tweeté : « Honte et déshonneur ! Nous ne pouvons plus rester silencieux face à l’opacité, au mépris et à la servilité du ministre Goldknopf envers l’État d’Israël et les héroïques combattants de Tsahal. J’exige que le Premier ministre le convoque ce soir, lui fixe une ligne rouge et mette un terme à sa conduite honteuse. »
Le chef de l’opposition Yair Lapid a tweeté pour sa part: « Dans un pays où 1 850 personnes ont été tuées et assassinées et 16 000 combattants ont été blessés, un ministre qui s’élève contre l’État d’Israël aurait dû être limogé ce soir. Mais Netanyahou est le garant des partis ultra-orthodoxes. »
En dépit du message d’excuses publié un peu plus tard par le ministre Yitzhak Goldknof, assurant qu’il ne cautionnait pas les paroles de cette chanson mais qu’il n’avait pas voulu quitter la piste de danse pour ne pas vexer les membres de sa famille qui mariaient leur enfant, la colère ne retombe pas. Ce lundi, ce sont de nombreuses familles de soldats tombés au combat, notamment la Israélienne Lali Derai, mère de Saadia Derai, tué en juin dernier à Gaza. « Mon fils s’est engagé pour que nous puissions vivre. Il est mort pour que nous puissions vivre. Pour que les scélérats puissent vivre. Ces images sont une douleur indescriptible », a-t-elle écrit sur le réseau X.
L’ancien ministre Yizhar Shai, dont le fils Yaron a été tué lors des combats du 7 octobre, a publié une photo de la tombe de son fils juxtaposée à celle du ministre en train de célébrer. « C’est toute l’histoire de ce gouvernement », a-t-il dénoncé, accusant le Premier ministre de « flatter » Goldknopf tout en préparant « une loi d’évasion » du service militaire.
Cette nouvelle controverse intervient dans un contexte extrêmement tendu autour de la question de l’exemption du service militaire pour les étudiants des yeshivas, un sujet particulièrement sensible alors que le pays poursuit son engagement militaire sur plusieurs fronts.