La plateforme touristique internationale Airbnb a cédé à la campagne de boycott du BDS en retirant de son listing plus de deux cent adresses appartenant à des Juifs en Judée-Samarie. Le communiqué pathétique d’Airbnb indique: « Nous ne sommes pas vraiment des spécialistes de ce genre de conflits historiques dans cette région. Nos équipes travaillent sur ce problème et nous tentons d’arriver à une attitude juste. En tant que plateforme mondiale qui propose des logements dans 191 pays et 81.000 villes nous devons nous poser à chaque fois la question de notre influence et agir avec responsabilité. Ainsi, après avoir étudié la situation en Cisjordanie, nous avons conclu qu’il nous faut retirer de notre banque de données les appartements et maisons répertoriés dans les localités (juives) de la Rive occidentale occupée, qui sont au coeur du conflit entre Israël et les Palestiniens. Nous sommes conscients que des personnes ne seront pas d’accord avec notre décision et respectons leur point de vue. Il s’agit d’une question controversée. Notre espoir est qu’une solution à ce conflit historique soit trouvée tôt ou tard. C’est un souhait ambitieux mais nous continuons à espérer en une paix durable ».
En réaction, le ministre israélien du Tourisme Yariv Levin a ordonné que son ministère prenne des mesures de rétorsion contre les activités d’Airbnb dans le reste d’Israël. Yariv Levin a exprimé sa colère: « Il s’agit d’une décision honteuse ainsi que d’une capitulation lamentable de cette compagnie face aux organisations de boycott ». Il a appelé les responsables de la plateforme à reconsidérer leur décision.
Le ministre de la Sécurité intérieure et des Enjeux stratégiques Guilad Erdan, également en charge de la lutte contre le boycott, a lui-aussi dénoncé cette décision: « Il s’agit d’une nouvelle capitulation devant les exigences d’organisations antisémites et qui est basée sur des motifs politiques et non commerciaux. Si Airbnb décide d’aller dans cette direction, alors la plateforme devrait en faire autant avec les innombrables zones de conflit au monde, et sinon, expliquer pourquoi elle adopte cette attitude politique et discriminatoire contre le seul Etat d’Israël ». La réponse n’est pas difficile à deviner…
Le ministre a également appelé les propriétaires de logements répertoriés en Judée-Samarie à agir sur le plan judiciaire contre Airbnb en vertu de la loi anti-boycott. Il a indiqué qu’il allait de son côté s’adresser aux autorités américaines pour voir si cette décision contrevient à la loi anti-boycott déjà adoptée dans vingt-cinq Etats américains, afin que ces Etats prennent des mesures contre Airbnb.
En Judée-Samarie, les présidents de conseils régionaux ont eux-aussi exprimé leur irritation. Le conseil des localités de Judée-Samarie a publié le communiqué suivant: « Un site qui n’hésite pas à proposer des logements touristiques dans de nombreuses dictatures à travers le monde, dans lesquelles le concept de droits de l’homme ne fait même pas partie du dictionnaire, ose par contre s’attaquer à Israël. C’est du pur antisémitisme ou de la capitulation face au terrorisme, probablement les deux en même temps. Au lieu de se contenter d’être un site consacré au tourisme, Airbnb est devenu une plateforme politique qui veut porter atteinte à notre économie. Nous combattrons cette décision si les responsables ne l’annulent pas ».
Yossi Dagan, le président du conseil régional de Samarie, a déclaré: « Il s’agit d’une décision choquante, criminelle et antisémite. Mais ce ne sont ni Airbnb ni le BDS qui décideront de l’avenir du tourisme en Samarie ni de l’avenir de la Samarie tout court. Le tourisme en Samarie a fait un bond de 200% ces deux dernières années et cela va continuer ainsi ».
Oded Revivi, le maire d’Efrat a également attaqué cette décision: « Il est décevant de voir qu’une telle plateforme cède aux pressions d’extrémistes et porte ainsi atteinte à sa réputation et à ses propres objectifs. Cette plateforme donne l’occasion à des personnes très différentes de se rencontrer et d’échanger des idées. Sa décision porte préjudice aux habitants de Judée-Samarie mais surtout elle constitue une capitulation face aux extrémistes et éloigne encore plus les perspectives de paix ».
A l’inverse, évidemment, Shalom Akhshav salue la décision d’Airbnb: « Même si la ‘ligne verte’ est invisible aux yeux de Bibi et Benett, le reste du monde fait la distinction entre l’Etat d’Israël et les territoires occupés. Les sociétés internationales sont intéressées à commercer avec Israël mais refusent la poursuite de l’occupation militaire de millions de Palestiniens. Si le gouvernement israélien désire réellement voir disparaître le BDS, qu’il mette fin à l’occupation »!!!
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Il existe probablement d’autres sites que airbnb
Sinon il faut créer une plate-forme israélienne et bloquer Airbnb pour tout le territoire