Changement de cap: la ministre de l’énergie, Karine Elharrar, a annoncé la reprise des recherches de gaz naturel aux larges des eaux territoriales israéliennes.
Lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue aujourd’hui, la ministre a annoncé la levée du gel des recherches qu’elle avait elle-même ordonné l’année dernière. Derrière ce revirement se trouve la guerre en Ukraine et l’ouverture du marché européen au gaz israélien. Israël pourrait devenir un fournisseur privilégié de gaz pour compenser l’absence de gaz russe sur le Vieux Continent.
”L’Etat d’Israël aide l’Europe à diversifier ses sources énergétiques. La crise énergétique mondiale constitue une opportunité pour l’Etat d’Israël dans le domaine de l’exportation de gaz naturel, et ce tout en exprimant notre inquiétude réelle par rapport aux événements sur le continent européen”, a déclaré la ministre.
Elharrar et son directeur de cabinet, Lior Shilat, ont tenu à insister que le marché israélien serait toujours privilégié concernant la fourniture de gaz.
Les associations environnementales ont protesté contre cette décision, elles ont reproché à la ministre de ne pas avoir tenu ses engagements quant au gel des forages pour trouver du gaz naturel en mer.
Le ministère a déjà tenté de trouver la parade en indiquant aux militants écologistes que l’alternative au gaz naturel en Europe était le retour au charbon. Entre deux maux, il vaut mieux choisir le moindre, dit-on en substance du côté du ministère de l’énergie israélien.
Israël voit aussi dans cette exportation de gaz, une possibilité d’acquérir un avantage géopolitique sur la scène internationale.
Face aux demandes européennes, une équipe de travail fonctionne déjà depuis plusieurs mois entre les représentants européens, israéliens et égyptiens. En effet, en l’absence de gazoduc entre Israël et l’Europe, l’Etat hébreu désire faire transiter le gaz à destination de l’Europe par l’Egypte, où il serait liquéfié, afin d’être transporté sur le continent européen. En Israël, on espère également, ainsi, créer des conditions favorables pour un rapprochement économique avec l’Egypte.
Youval Steinitz, l’ancien ministre israélien de l’énergie, avait fait part de sa désapprobation face à la décision de Karine Elharrar de geler les recherches de gaz naturel. Celle-ci avait annoncé que 2022 serait l’année des énergies renouvelables. Steinitz l’avait appelée à revenir sur sa décision.
C’est donc chose faite et l’ancien ministre a tenu à féliciter son successeur: ”A la lumière de la crise énergétique mondiale et de l’augmentation sauvage des prix, nous avons une occasion en or de devenir des fournisseurs d’énergie incontournables en Europe. La ministre a eu le courage de revenir sur sa décision précédente, ce qui n’est pas évident”.