Qui ne rencontre pas de conflits dans sa vie? Les raisons à cela peuvent être multiples et dans des domaines variés. Lorsque cela atteint un certain stade, bien souvent le premier réflexe est de se tourner vers les tribunaux et de prendre un avocat. Mais savez-vous qu’il existe aussi une autre façon de résoudre ces conflits? Il s’agit de la médiation.
David Cohen, ancien avocat au barreau de Paris et médiateur nous explique.
Le P’tit Hebdo: Quelle est la différence entre porter son différend devant un médiateur et devant un juge?
David Cohen: Le tribunal est, la plupart du temps, un terrain de bataille. Les deux parties en présence, par le biais de leurs avocats, sont généralement devenues ennemies et cherchent à »gagner » à tout prix, utilisant des moyens de tous ordres, souvent déloyaux ou dilatoires pour pouvoir sortir gagnant du procès. Avant de faire mon alya, j’étais avocat au Barreau de Paris, je parle d’expérience.
La médiation consiste en une technique subtile, élaborée dans les années 1980 par des juristes et sociologues de haut niveau, de l’Université d’Harvard notamment, et prend ses racines dans le concept plus ancien de l’arbitrage. Le fondement de cette méthode est le principe du ‘Win-Win », c’est-à-dire que chaque partie considèrera qu’elle se sera sortie honorablement du conflit qui l’oppose à son contradicteur. Il n’y aura pas de perdant ou de gagnant !
En cherchant à trouver un terrain d’entente, une solution à l’amiable devient possible et les relations familiales, commerciales ou professionnelles sont préservées !
Ce qui n’est pas le cas des effets d’un procès où il y a un gagnant et un perdant et qui compromet leurs relations futures.
Lph: Quel est précisément le rôle du médiateur?
D.C.: Le médiateur est une personne d’expérience, diplômée, dont le travail est agréé par les autorités. Le résultat de la médiation peut d’ailleurs être validé par des instances judiciaires, si les parties le souhaitent. Le médiateur est d’abord là pour susciter un rapprochement et il s’oblige à une totale confidentialité. Il laisse chaque partie s’exprimer sans pouvoir être interrompue par l’autre partie.
Cela permet à chacune des personnes en cause de prendre conscience des tenants et aboutissants du litige.
Puis, il suggère aux personnes concernées de débattre ensemble d’une possibilité de transaction les aidant à s’entendre pour résoudre leur conflit.
Par une écoute attentive et perspicace, le médiateur va ainsi aider les parties à leur éviter de se fourvoyer dans les méandres et les désillusions d’une action contentieuse qui risque de décevoir leurs espérances.
Les parties qui recourent à la médiation le font tout à fait librement, étant entendu que leur tentative amiable n’aboutira jamais à un jugement qui déciderait d’un gagnant ou d’un perdant ! Le médiateur se cantonne à une neutralité absolue, son rôle se limitant à une assistance expérimentée pour aplanir les différends. Les honoraires du médiateur sont très raisonnables et un conflit se règle, en général, en 2 ou 3 séances.
Lph: Quelles sont les conditions pour recourir à un médiateur?
D.C.: Il suffit que les deux parties soient d’accord d’y recourir et de se plier à la solution qu’ils auront trouvée. Ceci dit, elles sont libres, à tout moment, d’abandonner la tentative amiable du conflit.
Lph: Dans quels cas se tourner vers un médiateur?
D.C.: La médiation est particulièrement préconisée en matière familiale (divorce, successions, garde des enfants, pensions alimentaires…), en matière immobilière (conflits avec les promoteurs, les différents corps de métiers…), en matière commerciale ou financière (prêts ou emprunts, investissements dans divers fonds, conflits divers…), cette énumération n’étant pas exhaustive. Les entretiens peuvent se faire en français, en hébreu ou en anglais dans tout le pays.
David Cohen Ancien Avocat a la Cour de Paris- Médiateur
Tel : 054-6905742
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay