La Knesset a voté aujourd’hui (mercredi), en lecture préliminaire, par 110 voix pour et 0 contre pour la dissolution de la Knesset.
Désormais, la loi doit passer en commission de la Knesset avant d’être présentée pour le vote en trois lectures. Seulement cette commission est dirigée par Nir Orbach et ce dernier n’est pas décidé à faire avancer les choses rapidement.
En effet, lui et d’autres membres du Likoud ainsi que Moshé Gafni sont en train d’essayer de réunir suffisamment de députés pour mettre en place un gouvernement sous la direction de Binyamin Netanyahou ou peut-être même de Benny Gantz, dans la Knesset actuelle, sans avoir recours à des élections.
En plus d’éviter de dépenser près de 3 milliards de dollars pour organiser et tenir les élections, une telle option empêcherait Yaïr Lapid d’occuper le poste de Premier ministre.
Du côté de la coalition, cette option serait donc la pire dans la situation actuelle, du côté de l’opposition, les avis sont partagés.
Les responsables de la coalition essaient donc de trouver un moyen de contourner la commission de Nir Orbach, en passant plutôt par la commission des Lois dirigée par Guilad Kariv (Avoda), en espérant que la légalité d’une telle démarche soit attestée.
Parallèlement, les responsables de l’opposition et de la coalition se sont réunis pour discuter des lois qui pourraient éventuellement être votées pendant la transition. L’opposition a posé comme préalable à toute négociation, l’annulation du statut de ”dissident” pour Amihaï Chikli, ce qui a été refusé par la coalition. Le président de la coalition, Boaz Toporovski (Yesh Atid), a sévèrement attaqué l’opposition qu’il a qualifiée d’opposition ”à l’Etat d’Israël”.
Ce qui préoccupe surtout les membres de la coalition c’est de faire voter rapidement la loi dite du ”mis en examen”. Celle-ci, directement dirigée contre l’ancien Premier ministre Binyamin Netanyahou, vise à empêcher une personne mise en examen de former un gouvernement.
Cette loi est loin de faire l’unanimité, même au sein de la coalition, Ayelet Shaked s’y oppose catégoriquement et Naftali Bennett a annoncé qu’il voterait contre. En effet, cette loi revient à remettre dans les mains du procureur le choix de qui pourra ou ne pourra pas se présenter au poste de Premier ministre et ouvre la porte à des manoeuvres politico-juridiques que beaucoup redoutent.
Néanmoins, les partis de la coalition, en dehors de Yamina, veulent voter pour et ils peuvent aussi compter sur le soutien de la liste arabe unifiée, ce qui place cette loi à portée de mains pour ses défenseurs. Bennett a accepté de donner la liberté de vote sur cette loi, ce qui revient à donner le feu vert au processus législatif qui pourra permettre de la faire passer.
Les partis Israël Beitenou et Tikva Hadasha sont à la pointe de la lutte en faveur de cette loi et ont déjà affirmé qu’ils feraient tout pour qu’elle soit votée le plus rapidement possible.
Au sein du Likoud, on essaie de ne pas se laisser impressionné et on estime qu’une telle législation ne ferait que renforcer le parti de Binyamin Netanyahou.